Titre original : Desperate Housewives
Saison 8 : Note:
Série : Note:
Origines : États-Unis
Créateur : Marc Cherry
Réalisateurs : David Grossman, Tara Nicole Weyr, David Warren, Lonny Price, Tony Plana, Jeff Greenstein, Jennifer Getzinger, Larry Shaw, Ron Underwood, Jim Hayman, Randy Zisk.
Distribution : Teri Hatcher, Eva Longoria, Felicity Huffman, Marcia Cross, Vanessa L. Williams, Doug Savant, Ricardo Antonio Chavira, Kathryn Joosten, Charles Mesure, Jonathan Cake, Madison De La Garza, Brenda Strong, James Denton, Tuc Watkins, Kevin Rahm, Andrea Bowen, Joshua Logan Moore, Darcy Rose Byrnes, Mason Vale Cotton, Dana Delany, Mark Moses, Kyle MacLachlan, Joy Lauren, Max Carver, Charles Carver, Miguel Ferrer, Scott Bakula…
Genre : Comédie dramatique
Diffusion en France : Canal +/M6/Teva
Nombre d’épisodes : 23
Le Pitch :
Arrivées peu de temps après sur les lieux du meurtre du beau-père de Gabrielle par Carlos, Bree, Susan et Lynette prennent la décision de couvrir ce dernier et de se débarrasser du corps. Un acte qui ne sera pas sans conséquence sur la vie des quatre femmes et de Carlos qui ne s’en remet pas. Parallèlement, Lynette et Tom voient leur couple partir en miettes, tandis que Bree poursuit sa relation avec Chuck Vance, un inspecteur de police…
La Critique :
Dernière saison pour la série de Marc Cherry qui, au terme de huit années tire sa révérence.
Le défi de l’ultime saison est de taille surtout quand on parle d’un véritable phénomène comme Desperate Housewives, qui a globalement remporté un succès monumental à travers le monde.
Défi en majeure partie relevé avec brio par Marc Cherry, qui offre à ses héroïnes un baroud d’honneur en forme de best-of, riche en péripéties.
Les reproches que l’on peut faire à l’encontre de la huitième saison de Desperate Housewives sont à peu près les mêmes que ceux que l’on peut faire à la série en général. Se basant sur une situation de départ pour le moins dramatique (le meurtre du beau-père de Gabrielle), ce dernier acte ne se prive néanmoins pas de verser dans la farce, quitte à désamorcer complètement les enjeux plus sombres.
Le but étant de ne pas rebuter les amateurs du côté comique de la série et bien sûr de ne pas offrir un bouquet final trop mélancolique. Une tendance qui se répète régulièrement et qui fait souffler le chaud, puis le froid sur la saison. C’est particulièrement remarquable lorsque Susan, grand vecteur comique devant l’éternel, décide de prendre des cours de peinture avec un maitre de la discipline (incarné par Miguel Ferrer, le cousin de George Clooney), pour essayer d’aller de l’avant alors qu’elle est rongée par le remord. Cherry nous refait le coup de la nudité embarrassante et multiplie les ressorts d’un comique de situation rabattu, mais toujours sympathique. Gabrielle aussi, est utilisée pour son caractère facétieux et comique. On voit donc la belle Eva Longoria jouer ses charmes et de son redoutable caractère calculateur pour arriver à ses fins. Sa façon de faire face aux situations les plus complexes débouche sur des péripéties hautes en couleurs.
Les personnages sont fidèles à eux-mêmes et seules Bree et Lynette semblent s’imposer comme les protagonistes par lesquels le drame transite. La première, car c’est elle qui se retrouve dans l’œil du cyclone de l’affaire criminelle qui sert de fil rouge à la saison, et la seconde car elle voit son couple partir en fumée. Bree, qui doit en plus, faire à nouveau face à ses problèmes de boisson.
Renee (Vanessa L. Williams) et Ben (Charles Mesure), le nouveau mâle de Wisteria Lane.
Un best-of qu’on vous dit ! Une tendance qui se confirme un peu plus dans le dernier épisode qui revient sur une aventure de huit ans et qui ne va pas sans déclencher une émotion certaine.
Les larmes risquent de couler sur les joues de celles et ceux qui vont découvrir ce chapitre final sur M6. Le créateur du show, Marc Cherry a tout fait pour cela. Vous n’êtes ainsi pas sans savoir qu’un personnage se voit sacrifié (deux en fait). Un retournement super prévisible mais efficace, qui conformément à ce désir de ne pas transformer Desperate Housewives en série ultra sombre, n’arrive pas à plomber l’ambiance bien longtemps. Les épisodes, fractionnés selon les mésaventures des Housewives offrent tout un panel d’émotions. Quand on a accepté le caractère fantasque de l’œuvre, c’est plutôt plaisant car cela permet de conserver une certaine légèreté, très symbolique d’un état d’esprit propre.
Émouvante, drôle, mais un peu tirée par les cheveux, la saison 8 de Desperate Housewives n’est pas la meilleure. On est en droit de lui préférer la sixième, qui bénéficie des rebondissements inhérents à la présence de la famille Bolen (avec Drea de Matteo), la cinquième qui, grâce au bond dans le temps de cinq ans offre son lot de surprises et marque un vrai tournant (de plus l’intrigue autour du mari d’Edie, Dave Williams, est vraiment redoutable), ou encore la septième, marquée par le retour de Paul Young et de tout ce que cela comprend.
Mais il est normal que la saison 8 ne soit pas la meilleure. Les ficelles sont les mêmes et l’usure et la fatigue se font sentir. Marc Cherry a su s’arrêter au bon moment. Le fait de savoir que nous ne reverrons plus Susan, Gabrielle, Lynette, Bree, Karen, Renee, Carlos, Tom ou Mike permet de fermer les yeux sur les éléments trop poussifs pour être crédibles. Peu importe si le dénouement de la fameuse intrigue criminelle soit capillotractée et peu importe si tout s’imbrique comme par magie, cinq minutes avant la fin. Peu importe, car pour le coup, ces cinq dernières minutes sont mémorables. Marc Cherry offre à sa création une vraie fin. Une fin qui n’est pas sans rappeler celle de Six Feet Under. C’est très bien troussé, la mise en image est inventive et la page se tourne dans un dernier frisson. Tout particulièrement lors des ultimes scènes de Kathryn Joosten, alias Karen McCluskey, à qui Cherry rend un bel hommage ( Kathryn Joosten qui s’est éteinte peu de temps après la fin du tournage des suites d’une longue maladie). La tristesse est bien là, même si la toute dernière séquence démontre une volonté de laisser la porte de Wisteria Lane entrouverte. Au cas où sait-on jamais…
This is the end... Les acteurs de Desperate Housewives peuvent passer à autre chose. Il y a eu du bon et du moins bon, mais dans l’ensemble force est de reconnaître que le show n’a pas usurpé son succès. La « faute » à une écriture dynamique et à des actrices et acteurs habités et convainquants, chacun à leur façon. C’est grâce à eux que Desperate Housewives a tenu sur la longueur et c’est aussi grâce à eux qu’elle a acquis son identité. Les femmes au foyer désespérées auront marqué les années 2000 et il n’est pas sûr que chacune d’entre elles arrivent à retrouver des rôles aussi emblématiques. D’ailleurs, à ce sujet, histoire de voir de quoi l’avenir sera fait pour Teri Hatcher et les autres, nous vous conseillons cet excellent article sur le blog Gloss N’ Roses (ici).
@ Gilles Rolland
Crédits photos : ABC