Empruntant son titre à l’ouvrage publié en 1943 par l’historien de l’art Henri Focillon, cette exposition se construit sur l’hypothèse d’une vie autonome des formes, une croissance qui se déroulerait au sein des Abattoirs par œuvres interposées, jusqu’au dépassement de ses frontières physiques. À l’extérieur même du bâtiment, les sculptures de Bernar Venet et de Franz West – l’une dans son développement mathématique, l’autre dans sa croissance organique – sont déjà une introduction à cette idée. La fonction des Abattoirs se joue, elle,
Dans un texte de 1989 (1), Daniel Cordier loue les « solitaires » qui viennent se « « défoncer » et se rassasier de bonheur hypnotique dans la contemplation des oeuvres d’art ». C’est ce désir, symbolisé dans l’exposition par la confrontation d’un néon de Claude Lévêque (Pulsions, 2008) – dessin rouge inspiré de l’activité cérébrale – et d’une suite d’encres d’Henri Michaux que nous chercherons à exaucer ici.
« La loi du cadre », « l’horreur du vide », « métamorphoses » et « prolifération » figurent parmi les entrées repérées pour présenter dans la totalité du bâtiment une exposition qui mêle la collection des Abattoirs (Michel Blazy, Yayoi Kusama, Peter Kogler, le fonds Daniel Cordier accroché selon un principe analogique, un espace consacré aux livres d’artistes), des productions spécifiques
Olivier Michelon
Directeur des Abattoirs
(1) Daniel Cordier, « De Daniel Cordier à Alfred Pacquement »,