Curieusement, j’ai vu cette situation chez un client. La partie française de l’entreprise a signalé à ses usines allemandes qu’un de ses produits était attaqué par la concurrence (pour des raisons de composition non écologique). Les Allemands, après avoir longuement nié la réalité de l’attaque, ont dû arriver à l’évidence, lorsque leur marché national a été touché. Ils furent incapables, alors, de mettre au point le produit qui aurait été nécessaire.
Bien sûr, la position de Mme Merkel est compréhensible : le problème du monde est la dette, et on parle d’en prendre encore plus pour le sauver… Il va peut être falloir que nos pays trouvent un autre moyen de stimuler leur économie : par exemple en favorisant la collaboration (y compris internationale) et l’échange d’expérience, plutôt que par arrosage de subsides. Notre État est énorme, réorganiser ses ressources humaines pour qu’elles gagnent en productivité dans leur aide à l’entreprise ne coûterait rien, sinon un peu de bonne volonté. Et cela ne demanderait pas la dérégulation que veut The Economist, dérégulation, qui, comme la dette, ne semble pas sans liens avec nos crises à répétition.
La morale de cette histoire est qu’il ne faut peut-être pas prouver par l’absurde à Mme Merkel qu’elle se trompe, car elle est capable de nous conduire droit à l'iceberg sans ciller ; qu’il serait bien de faire quelques pas dans sa direction en lui donnant des gages convaincants de bonne volonté.
Compléments :
- Pourquoi la France a laché les eurobonds (La Tribune)
- Tumbling towards the summit (The Economist)
- Powerful as well as dangerous (François Hollande par The Economist)