Créée en 1983 pour DC Comics, la Princesse Amethyst a parcouru son petit bonhomme de chemin le long de cette décennie à travers trois séries qui lui ont été intégralement (mais inégalement) dédiés, elle reste pourtant une héroïne méconnue du grand public. Nous allons donc faire en sorte de remédier un peu à cela, d’autant plus qu’elle revient en grande forme à partir du mois de septembre sur le titre Sword of Sorcery façon New 52, il serait dommage de ne pas se remémorer ensemble ses origines n’est-ce pas ?
A cette époque, Amethyst portait le doux nom de Changeling, mais il se trouva que Marv Wolfman et George Perez eurent au début des 80′s la même idée qu’eux pour nommer un de leur personnage issu des Teen Titan : Beast Boy. Les deux comparses furent donc obligés de choisir un nouveau nom pour leur héroïne, un nom qui amena également l’idée d’inclure des noms de pierres pour les autres personnages et endroits de leur récit.
Le projet est validé par Dick Giordano et Jenette Kahn, et le duo de scénariste choisissent Ernie Colón (oui c’est un nom difficile à porter) pour illustrer les aventures de leur héroïne. Elle apparaît ainsi pour la première fois dans le supplément de Legion of Super-Heroes #238 en avril 1983. Dans cette aventure intitulée Duel in Dark Magic, nous faisons donc la connaissance d’Amethyst, de son ami Granch, la sorcière protectrice Citrina et de son ennemi juré Dark Opal. On prend également connaissance de l’étendue de ses pouvoirs mais surtout qu’elle peut passer d’une dimension à l’autre (de Gemworld à la Terre) se retrouvant dans la peau d’une jeune fille de treize ans prénommée Amy lorsqu’elle se retrouve parmi nous. Oui, je pense que l’on peut appeler ça une belle chute.
Car l’histoire d’Amethyst c’est un peu un Game of Thrones avant l’heure : un monde partagé entre 12 maisons liées à des pierres précieuses (l’améthyste, le diamant, l’émeraude, le topaze, le rubis, le saphir, le turquoise, la sardonyx, la pierre de lune, le grenat, le béryl et l’opale) et la volonté d’un tyran de toutes les gouverner. Après l’assassinat de ses parents par Dark Opal, Amethyst ne doit son salut que grace à Citrina qui la confia a un couple de terrien, les Winston alors qu’elle n’était qu’un bébé. C’est à l’âge de treize ans qu’elle est attaquée par Dark Opal et qu’elle découvre ses origines en étant téléportée sur Gemworld. Dans cette dimension, elle a l’apparence d’une jeune femme de 20 ans et fera tout pour contrecarrer les plans du despote malgré les intrigues et les complots des représentants des différentes maisons.
Amethyst: Princess of Gemworld, cette première série de 12 numéros qui parait donc entre 1983 et 1984, est un beau succès.
Amethyst Anual #1 va faire le relais entre cette maxi série et la suivante portant le même nom et comprenant cette fois-ci 16 numéros qui sera dessinée par Ric Estrada.
Mais un évènement va changer la donne, celui-ci débute dans le onzième numéro de Crisis on Infinite Earth où elle est sauvée par Doctor Fate qui la ramène dans sa dimension. C’est à ce moment là, dans Amethyst #13 (en 1986) que l’héroïne apprend ses véritables origines. Mais parallèlement, et directement lié à la politique de DC de mettre fin au multiverse, Amethyst va littéralement disparaître aux yeux de tous en se sacrifiant dans le #1 d’Amethyst Special.
Mais les aventures d’Amethyst ne vont pas s’arrêter là pour autant. Une troisième série va voir le jour (sous le nom très simple à retenir d’Amethyst), une mini série cette fois, qui sera publiée entre novembre 1987 et février 1988. Elle est écrite par Keith Giffen et Mindy Newell et introduit le personnage de Mordru comme étant le nouvel ennemi notoire de l’héroïne. Mais ici il n’est plus question de faire allusion à tout ce qui faisait le charme de la série : Amy a disparu, ainsi que les origines royales et magiques de son alter ego. Au lieu de cela, il est question d’intégrer l’univers de Gemworld à celui de la Légion des Super Héros. En aucun cas Dan Mishkin et Gary Cohn ne vont être concertés par ces nombreux changements, la magie au sens propre comme au figuré avait bel et bien disparu.
Les années 90 ne vont pas être tendre avec elle, on la verra seulement dans Books of Magic #3 de Neil Gaiman en 1991, et Book of Fate en 1997. Il faudra ensuite attendre mars 2006 et Day of vengeance : Infinite Crisis Special #1 pour reprendre de ses nouvelles. C’est dire qu’après une telle traversée du désert, cette nouvelle série qui va débouler à la rentrée est la bienvenue.