J'ai encore hier, discuté avec une personne qui m'a assuré détester les Cologne. Soit !
Pourtant, en creusant bien, elle m'a dit adorer l'été, porter Escale à Portofino.
Qu'a t elle dit là ! :-)
Excepté le fait que ce parfum lancé en 2008 puisse être considéré comme une nouvelle Cologne de par sa structure, c'est plutôt le côté émotionnel qui m'a perturbée.
En effet, Escale à Portofino fait partie de mes Cologne préférées : sobre, élégante, avec un minimum de tenue et une certaine personnalité, je lui voue un certain culte.
Rien que le nom fait rêver, Portofino étant le Saint Tropez italien, avec son lot de fêtes, mais aussi ses visiteurs tout de blanc vêtus, flânant près du port à la nuit tombée, au milieu des plantes méditerranéennes si odorantes.
Pour ma part et contrairement à cette personne qui ignorait son propre intérêt pour les Cologne, j'ai toujours apprécié les fragrances hespéridées. Petite, je portais très souvent Senteurs Fraîches d'Eau Jeune, et volais volontiers quelques gouttes d'Ô de Lancôme dans les affaires de ma maman.
Bien qu'il faille se méfier du côté photosensibilisant de certains parfums riches en agrumes, je continue à adorer m'asperger d'eaux fraîches dès que les chaleurs se font sentir.
Cela fait partie des ambiguités de ma personnalité : je peux porter un jour Shalimar ou Angel et le lendemain l'Eau dynamisante de Clarins.
Mais personnellement cela ne me perturbe aucunement !
Bref revenons en à Escale à Portofino.
Je l'ai découverte dès sa sortie en 2008. A cette époque, je travaillais pour un concurrent de Dior, et lors de la préparation de la traditionnelle réunion concurrence, je guettais son lancement imminent.
Je finis par le trouver à Paris, et je prenais la peine de le sentir avant achat.
Et si j'avais suivi tous les détails de son lancement, sa communication, l'histoire, les matières revendiquées, ce fut tout de même une magnifique surprise.
Je m'attendais à sentir une eau proprette et sans réel sillage, à la place de cela je découvrais en effet, un départ très Cologne classique (petit grain, bergamote, cédrat) mais agréable ; puis entre le moment de mon premier test et le passage en caisse, il avait déjà joliment évolué vers plus de féminité et de rondeur, grâce notamment à une belle fleur d'oranger et à une note inattendue dans une Cologne, une facette amandée lactée qui adoucit l'ensemble du sillage. Sur peau il est encore plus attachant cet accord, qui traite la Cologne tant avec gourmandise qu'avec raffinement.
Puis, plus tard, un fond boisé aromatique se glisse tranquillement, rappelant les effluves d'un soir d'été sur la Riviera italienne (cyprès, cèdre aux allures de figue, genévrier). La galbanum est un peu éteint mais se révèle par moment.
En fin de compte, de la Cologne Escale à Portofino a surtout la fraîcheur et l'aspect 'propre' dû aussi à une concentration non négligeable en muscs.
Ce premier contact avec ce parfum m'a permis de l'ancrer très profondément en moi et si en 2008 je ne l'ai pas acheté, c'est surtout lié à son succès.
Quelques semaines après son lancement, je le reconnaissais aisément dans la rue. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il connut à ses débuts un joli succès, tant chez les 20-30 ans que chez les quadras.
A présent, il se fait plus discret, c'est pourquoi le fait d'en reparler hier, m'a permis de me rendre compte qu'il était certainement temps pour moi de l'acquérir.
Cet été peut justement représenter une occasion d'en profiter durant une période qui s'y prête bien.
Je dois aussi avouer que de reparler de lui a eu l'effet inattendu de me replonger avec nostalgie dans cette période qui, certes fut très difficile au niveau moral (j'étais nouvelle sur Paris et j'avais du mal à me remettre de mes derniers échecs sentimentaux), mais qui a eu du bon. Elle m'avait permis de faire le point sur mes objectifs de vie, sur la manière dont je comptais les atteindre.
Aussi, cet été là a été l'occasion de faire la connaissance de quelques personnes fort sympathiques, dont un homme qui a su me changer les idées sans chercher pour autant à me draguer. Ressentir ce parfum me donne envie de le revoir et de lui dire "merci" pour les bons moments qu'on a pu partager à l'époque. Il ne m'a rien demandé, mais il savait. Il a su me faire rire, m'encourager dans les moments un peu difficiles de ma vie professionnelle, me proposer sa compagnie le midi, bref, c'était un début d'amitié et même si la distance nous a éloignés, je ressens le besoin de revenir dans son sillage, de lui faire part de ma sympathie sincère.
En songeant à ce parfum, tous ces sentiments ont émergé, me laissant un souvenir nostalgique mais heureux.
Comme cette photo sur l'affiche publicitaire où la gaieté côtoie le romantisme.
A Portofino, dans le Sud de la France ou à Paris, je retrouverai Escale à Portofino, ainsi que mon ami. J'en suis persuadée, je le sens (sans mauvais jeu de mots) ... A suivre !