Ce soir l'équipe de France tentera de se qualifier pour les demi-finales de l'Euro 2012 face à l'Espagne. De manière plus cartésienne de rester digne face à la sélection championne d'Europe et du Monde en titre. Mais je m'en vais vous expliquer pourquoi il faudrait perdre lourdement.
Ces derniers jours, la France connait un regain d'optimisme en dépit de toute logique à l'approche de son match face à l'Espagne. Les fameux pourquoi pas conditionné par aucune raison, ni logique sportive. Car sur le papier la France est inférieure dans tous les compartiments du jeu. On se doute bien que si miracle il doit y avoir, ce serait à la grâce d'un exploit défensif façon Chelsea. Mais voilà, le sens du sacrifice défensif pouvait coller avec la Grèce, face à l'Allemagne. Pas à la France, ses égos démesurés et son envie d'aller de l'avant, du moins dans l'esprit de Laurent Blanc.
Se rendre compte que Cabaye est le patron est un constat d'échec pour Laurent Blanc.
En fin de contrat, Laurent Blanc a atteint les objectifs de la FFF. Sortir de la phase de poule en gagnant un match en phase finale de compétition pour la première fois depuis 2006. Ceci dit, la forme fait une nouvelle fois défaut entre le non match contre la Suède (0-2) et le ferme ta gueule de Samir Nasri après son but face à l'Angleterre (1-1). Au final, la France s'est qualifiée grâce à une victoire contre l'Ukraine (2-0) contre laquelle elle n'a jamais perdu et grâce aux circonstances qui font qu'on doit beaucoup aux Anglais.
Sur le pré, la situation française n'a pas vraiment évolué depuis 2010. À grand renfort de comm', l'équipe de France a quelques peu retrouvé une cote d'amour auprès du grand public footix, mais cela masquait les carences béantes du jeu. Défensivement, la charnière Mexès-Rami n'a jamais convaincu (ni les autres) tandis que l'ensemble se voulait précaire. Devant, le projet de jeu qu'on croit offensif de Laurent Blanc n'a jamais vu le jour du fait de l'incapacité de trouver une stabilité dans les hommes et les performances. Il faut attendre que l'Euro débute pour se rendre compte que Nasri n'est pas la solution et que Yohann Cabaye est le boss de l'entrejeu. Un constat d'échec terrifiant pour Laurent Blanc après deux ans de fonction. Si l'on ajoute à cela Karim Benzema a de plus en plus de point commun dans le jeu avec le Nicolas Anelka de 2010, on peut se dire qu'avoir marqué trois buts à cet Euro confine au miracle.
Prendre une volée pour tout raser.
Ce soir, face à l'Espagne, la France fera ce qu'elle pourra. Et peut-être même qu'elle gagnera par un trou de souris. Mais il me semble évident qu'à moyen-long terme, cette équipe a tout à gagner à prendre une fessée. L'occasion se présentera de tirer un trait sur une certain de nombre de joueurs qui ne se sont jamais défoncés avec le maillot bleu ou simplement rien compris de qu'on attendait d'eux. De repenser le projet de jeu jusqu'aux sélections de jeunes et de faire appel à des joueurs peut-être moins bons sur le papier, mais dont les capacités à se sublimer sont meilleures. Grossièrement, disons qu'on sort Samir Nasri, Patrice Evra, Philippe Mexès, Yann M'vila. Et remplaçons les par Mapou Yanga Mbiwa, Jérémy Mathieu, Mathieu Bodmer ou Rio Mavuba. Cette équipe de France manque de caractère. Celui de l'esprit collectif et de la rage de vaincre qu'il serait tant de voir succéder à l'individualisme triomphant qui règne dans le football. Mais ce raisonnement sera conditionné à l'arrivée d'un nouveau sélectionneur, il semblerait Didier Deschamps soit l'homme déjà désigné... Et ça ne va pas vraiment dans le sens voulu.