Signe que les temps changent avec l’élection de François Hollande, un gouvernement socialiste et la victoire sans appel de la gauche aux législatives. Participation de Jean-François à un débat sur France 2 lors de la soirée électorale le 17 juin 2012. Jean-François Copé est plus que remonté contre David Pujadas, reprochant fort véhémen-tement - le ton à l’avenant - au journaliste « l’absence totale de débat de grande envergure entre lui et Jean-Marc Ayrault » alors qu’il le demandait « matin, midi et soir »… Y ajouter sans nul doute le 4 heures et médianoche. Cela fait partie de leurs rengaines… L’UMP se voulait en ordre de marche pour casser François Hollande de même manière lors de la campagne présidentielle… Apparemment, ils ont perdu la recette du soufflé, aussi vite monté que retombé.
Les grands débats ! Gimmick connu de l’UMP. Dès avant la campagne présidentielle - sur tous les sujets faisant polémique et Dieu sait qu’il y en eut - et tout au long de celle-ci, Nicolas Sarkozy souhaitant même qu’il y eût rien moins que trois débats avec François Hollande. Toujours la même pensée magique et la croyance dans le pouvoir de son Verbe. A ceci près que voulant réitérer par le menu ce qui avait marché en 2007, Nicolas Sarkozy n’a sans doute toujours pas compris que le ressort était cassé. Répétition est fille de Névrose.
A force de l’avoir galvaudée à tout bout de champ - avec de surcroît force mensonges et promesses jamais tenues - sa parole ne vaut plus tripette. Les Français n’y croient plus. S’il avait quelque culture, il saurait que selon Héraclite ce n’est jamais la même eau qui coule dans le même fleuve. Y compris sous le Pont Mirabeau.
David Pujadas, visiblement agacé lui répondit dans un premier temps que l’on ne pouvait imposer de débat à des candidats qui n’en veulent point. Ce qui ne démonta nullement Jean-François Copé, lui rétorquant que lorsqu’il avait reçu Jean-Marc Ayrault il attendit en vain que Pujadas lui posât la question : pourquoi n’a-t-il pas dit à Jean-Marc Ayrault que Jean-François Copé lui demandait un débat, ajoutant qu’il attendait qu’il répondit « les yeux dans les yeux, comme le veulent ces moments dramatiques (!) qu’il n’en voulait point »…
Dramatiques, faut quand même pas pousser… Jean-François n’a visiblement pas le sens de la mesure. D’autant qu’avec eux ce serait plutôt Ubu Roi (sinon une très mauvaise pièce de Boulevard) que Corneille ou Racine. Avec Tartuffe en permanence.
Voir de surcroît sur le plateau Frantz-Olivier Giesberg - autrement surnommé FOG : rideau de fumée destiné à nous enfumer - avec sa mine de faux-derche réjoui autant que suffisant me défrisa tout autant.
C’est dans ce contexte que David Pujadas - de plus en plus agacé - rétorqua "Vous auriez aimé me donner les questions" (Nouvel Obs). La vidéo est toujours disponible sur Dailymotion . Ben, oui ! Pourquoi pas ? J’avais déjà signalé au sujet d’une interview télévisée de Nicolas Sarkozy sur France 3 qu’après s’être vertement plaint d’un technicien qui n’avait pas répondu à son bonjour, il s’était permis de demander aux journalistes de l’interroger sur son récent déplacement à Perpi-gnan… Je reste persuadée que ce ne fut pas un cas isolé.