La foi est une force, un engouement, un engagement dans la vérité, une lucidité dans le trouble des temps, une distinction permanente du vrai, du manifeste, du divin, de l’indocile présence de Dieu dans toutes les âmes. Nous ne pouvons vivre de compromis et d’éclatement. Notre temps, comme tous les temps d’ailleurs, a besoin de forces qui le portent, qui l’unissent, qui produisent de lui une idée certaine et puissante d’habitation saine et sereine du monde.
L’histoire de l’Eglise et de ses dogmes est celle d’une discussion inlassable avec ses autres, qui souvent proviennent de l’intérieur d’elle-même. Saint Augustin, saint Thomas, et tous les plus grandes figures intellectuelles du christianisme ont pris une part importante dans cette histoire. En repoussant l’hérésie, ils créaient ainsi un espace de dialogue au coeur de l’Eglise, une faille immanente ouverte vers la compréhension de soi. Une auto-détermination du dogme via son autre.
Proposer une liste des hérésies, c’est rappeler cette vie interne de l’Eglise confrontée à elle-même. Une vie longue, trépidante, parfois violente, mais une vie. Abandonner ce rapport dialogique et conflictuel avec l’hérésie, c’est abandonner cette vie et ce mouvement vers la compréhension de soi – ce soi-même qui recèle la vie intime de Dieu.
On distingue :
- apostasie : rejet total de la foi catholique par un acte formel ;
- hérésie : négation d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique ou le doute obstiné sur cette vérité ;
- schisme : refus de la soumission au pontife romain ou de la communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis.
La Religion terrassant l’Hérésie et la Haine, par Pierre Le Gros le jeune (1666-1719)
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Origénisme. Dérivé de certaines thèses de l’Alexandrin Origène (185-254), auteur du « Traité des principes ». Idées platoniciennes sur la préexistence des âmes, déformées au VIe s. et condamnées par le concile de Constantinople II (553).
Docétisme (IIe-IIIe s.). Du grec dokein, sembler. Le Christ étant Dieu n’a pu vivre et souffrir qu’en apparence. Doctrine reprise par des gnostiques (Satornil, Marcion, Valentin) et des monophysites (VIe s.).
Encratites. Partisans de la continence et de l’abstinence rigoureuse : condamnent le mariage. A partir du IVe s., se diversifient : adamites, apostoliques ou apotactiques.
Gnosticisme. Spéculations cosmologiques ou théosophiques refusant le Dieu de l’Ancien Testament et l’Incarnation.
Ébionites. Nient la divinité de Jésus.
Montanistes. De Montan (Phrygie), IIe s. Prônent le prophétisme et rejettent la hiérarchie ecclésiastique. Morale rigoriste.
Artotyrites. Célèbrent le repas eucharistique avec du pain et du fromage.
Novatianisme. De Novatien, premier antipape en 251. Exclut réadmission des lapsi (chrétiens ayant abjuré leur foi pour échapper au martyre), conteste le droit des prêtres à remettre les péchés. Schisme qui persiste à Rome jusqu’au Ve s. et au VIIe s. en Orient.
Arianisme. Dû à Arius d’Alexandrie (280-336). Nie la divinité du Christ ; le fils de Dieu, qui s’est incarné en Jésus, n’est pas éternel ni égal à Dieu le Père ; plusieurs tendances : homoousiens (admettant une substance semblable mais non identique), homéens (similitude non substantielle), anoméens (différence radicale entre Père et Fils). Condamné au 1er concile (Nicée) en 325 puis au 2e concile (Constantinople) en 381. Disparaît d’Espagne après la conversion (587) de Récarède (586-601, roi wisigoth).
Donatisme. Dû à l’évêque Donat († vers 355) ; du IVe s. au-delà du Ve s. en Afrique du Nord. Oppose évêques rigoristes et évêques réalistes : les uns, avec Donat, soucieux de la fidélité aux principes, les autres plus sensibles aux aspects pastoraux et humains. Donat entraîne dans un schisme une large part de l’Église de Numidie. St Augustin conduira avec succès la lutte contre le donatisme.
Pélagianisme. Dû au moine breton Pélage (Irlande, vers 360-Égypte ? vers 422 ?). Attribue un caractère tout puissant à la volonté humaine. Croit à la perfection possible sur terre. Nie la nécessité de la grâce et le péché originel. Condamné au concile de Carthage (419) ; Julien d’Éclane reprend l’idée. Combattu par St Augustin. Condamné au concile d’Éphèse (431). Repris par des moines ascétiques provençaux autour de Jean Cassien (semi-pélagianisme). Condamné au 2e concile d’Orange (529). Regain avec Jansenius au XVIIe s. (voir p. 624 a).
Pneumatomaques. Adeptes de Macedonius († vers 370). Nient la divinité du St-Esprit. Condamnés au concile de Constantinople en 381.
Nestorianisme. Dû à Nestorius (vers 428-451), patriarche de Constantinople. Voit dans Jésus un être double : une personne humaine dans laquelle le Verbe divin habite comme dans un temple. Pour lui, Marie est la mère de l’homme Jésus, non la mère du Fils de Dieu. Condamné au concile d’Éphèse en 431, qui proclame Marie mère de Dieu, théotókos. Jean-Paul II et le patriarche iraquien Mar Dinkha IV, chef de l’Église assyrienne d’Orient, ont signé, le 10-11-1994, une déclaration qui clôt les controverses liées à l’hérésie de Nestorius.
Monophysisme. De monos, un seul, et physis, nature. Dû à Eutychès (vers 378-453). Affirme que la nature divine de Jésus a absorbé sa nature humaine. Condamné à Chalcédoine en 451. Son disciple Jacques Baradaï († 578) fonde l’Église jacobite en opposition surtout au pouvoir impérial de Constantinople.
Monothélisme. De monos, un seul, et thélos, volonté. Dû à Sergius, patriarche de Constantinople (de 610 à 638) qui, appuyé par l’empereur Héraclius, publia en 638 l’Ecthèse, charte du monothélisme. Essai de conciliation entre l’orthodoxie et le monophysisme : il y a bien 2 natures dans le Christ (la divine et l’humaine), mais une seule volonté (la divine). 640 le pape Jean IV rejette l’Ecthèse. 649 le pape Martin Ier convoque le concile du Latran (animé par Maxime le Confesseur) qui proclame la distinction et l’accord de la volonté divine et de la volonté humaine dans le Christ. 655 Martin Ier meurt. 662 Maxime le Confesseur, langue et main coupées, meurt le 13-8. 681 le concile de Constantinople III condamne les monothélites.
Iconoclastes (destructeurs d’icônes). 726-30 Léon III l’Isaurien, empereur d’Orient, fait détruire les icônes (du grec : image) du Christ et des saints. 754 Constantin V Copronyme, son fils, réunit un concile à Hiéria qui ordonne la destruction des icônes idolâtriques. 787 le 2e concile de Nicée rétablit la légitimité du culte des images. 815 la crise reprend (Léon V et Théophile). 843 l’impératrice Théodora convoque un synode à Constantinople qui met fin à la crise. Leurs adversaires (iconodules ou iconolâtres) étaient surtout les moines (St Jean Damascène, Théodore le Studite), les papes. XVIe s. les protestants reprennent les interdictions de l’Ancien Testament, suppriment les images dans les églises. 1563 le concile de Trente (1545-1563) rappelle que les images sont vénérables et utiles.
Prédestinationnisme. Pour Godescalc ou Gottschalk d’Orbais (vers 805-868), l’homme est prédestiné avant sa naissance au salut ou à la damnation, sans liberté de choix. Condamné à Mayence en 848.
Millénarisme. Croyance au retour du Christ sur terre, ou parousie (du grec parousia, arrivée) pour un règne de 1 000 ans avec ses fidèles avant le combat final contre ses adversaires, suivi de son règne éternel dans le ciel.
Vaudois. Tirent leur nom de Pierre Valdo, marchand lyonnais (v. 1140-v. 1217). Promoteurs de la pauvreté, d’abord approuvés par l’Église, puis condamnés (1179). Rejettent le culte des saints, le sacerdoce et la messe. Ont rejoint le protestantisme en 1532. Forment aujourd’hui l’Église évangélique vaudoise comprenant la majorité des protestants italiens. Nombre (en 2005) : 45 000 (dont Italie 30 000, Amérique latine 15 000).
Albigeois (ou cathares). En grec, cathare signifie pur ; ont reçu divers autres noms : publicains, patarins [c.-à-d. chiffonniers ; nom d'un mouvement religieux milanais et lombard (vers 1055-75) qui lutta contre la richesse du haut clergé, dans le sens de la réforme grégorienne. Malgré des excès ce mouvement était orthodoxe. Le nom fut aussi donné aux tenants des hérésies populaires proches des cathares], piphles, tisserands, manichéens, bougres, etc. Origine : Contre-Église constituée au XIIe s. dans les régions de Carcassonne, Albi, Toulouse et Agen, et née de la rencontre : 1o) d’une population restée fidèle à l’arianisme répandu dans la région (et en Espagne où il s’est allié à l’islam) par les Wisigoths entre VIe et IXe s. ; 2o) de la doctrine manichéenne encore vivace dans l’empire byzantin où elle comptait, au XIIe s., 3 évêchés bogomiles : Bulgarie, Philadelphie, Drugonthie. Les croisades réveillent l’arianisme latent chez les « Goths » de la France méridionale. En 1167, l’évêque bulgare Nikitas réunit un concile cathare à St-Félix-de-Caraman (Hte-G.) et organise l’Église cathare en créant 6 diocèses albigeois en France, et 1 patarin, en Italie : Desenzano. Les cathares occupent de nombreux « hauts lieux », notamment les châteaux de Pieusse (Aude), Quéribus (Aude), Montségur (Ariège). Pratiques : condamnent sacrements, hiérarchie ecclésiastique, droit de propriété ; nient le Purgatoire et la résurrection des morts ; approuvent le suicide qui libère l’âme du mal ; considèrent comme un moindre mal sexualité, mariage, procréation, sauf pour les « Parfaits ». Quelques termes : consolament : sacrement du baptême par l’Esprit et l’imposition des mains, conféré aux novices comme ordination, aux malades comme extrême-onction. Endura : observance par un malade, sur son lit de mort, des vœux monastiques et du jeûne absolu. Faydit : seigneur ou bourgeois méridional banni à la suite de la croisade contre les albigeois. Fils majeur : 1er coadjuteur d’un évêque cathare, ordonné du vivant de ce dernier et destiné à lui succéder. Parfait(e) : désigne un(e) « chrétien(ne) » cathare qui accepte toutes les obligations de l’Église cathare.
Croisades contre les albigeois : vers 1020 hérésie à Toulouse. Vers 1119 le pape Calixte II la dénonce. Vers 1145 l’hérésie est très répandue dans le Midi toulousain. 1178-81 « pré-croisade ». 1200 apogée du catharisme. 1206 début de la prédication de St Dominique. 1208 Pierre de Castelnau, légat pontifical, est assassiné. Le pape Innocent III fait prêcher la croisade contre les hérétiques. 1209-22-7 début de la croisade « des albigeois ». Sac de Béziers : lorsque les croisés (de Simon de Montfort) arrivent devant Béziers, évêque et municipalité refusent de leur livrer les 222 cathares qu’ils demandent. Les croisés massacrent la population [20 000 hommes, femmes, enfants, prêtres (y compris ceux qui se réfugient dans les églises) ; « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens », aurait dit le légat Arnaud-Amaury], pillent la ville et y mettent le feu. -Août prise de Carcassonne. 1er bûcher d’hérétiques à Castres. 1213 Muret, défaite des Toulousains et mort de leur allié, le roi Pierre II d’Aragon. 1215 Toulouse, « ordre des Prêcheurs » fondé par St Dominique. Le IVe concile du Latran donne les droits du Cte de Toulouse à Simon de Montfort. 1218 Simon de Montfort meurt. 1218-24 les Ctes de Toulouse reconquièrent leurs États ; Église cathare rétablie. 1226 croisade du roi Louis VIII. 1229 l’ordonnance Cupientes de Louis IX (St Louis) organise la répression et prévoit la peine capitale ; -avril Raymond VII capitule ; -automne le concile de Toulouse codifie la répression ; les Parfaits entrent dans la clandestinité. 1233 le pape Grégoire IX organise l’Inquisition (confiée aux Dominicains). 1235 Moissac : 210 brûlés. 1239-13-5 bûcher du Mont-Aimé (Champagne) : 180 hérétiques brûlés après un court procès. 1242 Avignonet-Lauraguais (Hte-G.) : les albigeois de Raymond d’Alfaro et Pierre-Roger de Mirepoix tuent 5 inquisiteurs [dont le bienheureux Guillaume Arnauld (dominicain)]. Guerre contre le roi et défaite du Cte de Toulouse. 1244-16-3 camp dous Cramats (près de Montségur, 1 217 m d’alt., commandé par Mirepoix) : 205 derniers résistants cathares brûlés. 1247 Agen, dernière grande exécution collective : 80 brûlés. 1255 chute de Quéribus (dernier château). 1271 comté de Toulouse rattaché au domaine royal. 1331-24-8 Villerouge-Termenès (Aude) : Guilhem Bélibaste dernier cathare brûlé.
Jusqu’au XVIe s., de nombreux groupes de patarins ont subsisté en Europe centrale et méditerranéenne. Ils se rallient aux Turcs Osmanlis après 1453 (notamment le Bosniaque Radak, qui livra en 1463 à Mahomet II la place forte de Yaiche). Aujourd’hui, des sociétés fermées se réclament de la tradition cathare. Voir néo-catharisme p. 624 c.
XIVe-XXe S.
Fraticelles (fin XIIIe s.-fin XVe s.). Issus des « spirituels » franciscains d’Ange Clareno. Prétendent pratiquer « à la lettre et sans glose » la règle de St François. Condamnés 1317, poursuivis par l’Inquisition.
Dulcinistes ou apostoliques. Gérard Segarelli (1300), Dulcin (fra Dolcino, brûlé en 1307). Proclamaient mener la vie des 1ers apôtres, dans la pauvreté en n’ayant que Dieu pour maître.
John Wyclif (Angl., 1320-1384). Rejette autorité des évêques, culte des saints, cérémonies, vœux, transsubstantiation, confession.
Lollards. De « lullen » ou « lollen » (chanter) ? Adeptes de Wyclif. Mouvement populaire anticlérical répandu en Angleterre (XIVe-XVe s.), critiquant les structures ecclésiastiques.
Jan Hus (recteur de l’université de Prague, 1369, brûlé le 6-7-1415). Reprend plusieurs thèses de Wyclif et les idées de Pélage sur la perfection. L’Église des Frères moraves ou Église évangélique tchèque (300 000 fidèles) s’en réclame.
Taborites (Bohême). Disciples extrémistes (antipapistes) de Jan Hus, vaincus par les calixtins unis aux catholiques. Se rallièrent en grand nombre aux Frères moraves.
Calixtins ou utraquistes (Bohême). Disciples modérés (antischismatiques) de Jan Hus. Réclamaient la communion au calice, ou sous les deux espèces (sub utraque specie). Se rallièrent soit aux luthériens, soit aux Frères moraves.
Socinianisme ou antitrinitarisme. Doctrine des 2 Italiens Lelio (1525-62) et Fausto Sozzini (1539-1604), son neveu, réfugiés en Pologne où ils organisèrent l’Église des Frères polonais. Reconnaissent la naissance miraculeuse de Jésus, mais nient sa divinité. Leur doctrine refleurit en Angleterre au XVIIIe s., appelée unitarisme.
Jansénisme. Jansenius (1585-1638), évêque d’Ypres (Belgique), expose sa doctrine dans l’Augustinus paru en 1640 : la grâce est nécessaire pour toute œuvre bonne, et efficace nécessairement ; Dieu la refuse à ceux qu’il n’a pas prédestinés au Ciel ; la pratique de l’eucharistie est réservée aux âmes ferventes [condamné par les bulles Cum occasione (1653) et Unigenitus de Clément XI (1713)]. Introduit en France par l’abbé de St-Cyran (1581-1643), adopté à Port-Royal (Pascal, les Arnauld : Angélique 1591-1661, Antoine 1612-94, Robert 1589-1674). Les jansénistes taxaient de laxiste le molinisme, doctrine sur la grâce, exposé en 1588 par le jésuite espagnol Luis Molina (1535-1601) dans un ouvrage sur le libre arbitre. Devenu en France gallican et parlementaire au XVIIIe s., le jansénisme fera pression, avec les puissances européennes, sur le pape Clément XIV pour obtenir la dissolution de la Compagnie de Jésus en 1773. Certains jansénistes exaltés, proches des convulsionnaires de St-Médard (voir p. 665 a), ont formé des communautés dissidentes [telles que les Flagellants ou Fareinistes, fondées par les frères Claude et François Bonjour, à Fareins (Ain), à partir de 1785]. Elles subsistent encore, et ont fusionné avec l’Église vieille- catholique ou d’autres groupes « néo-gallicans » (voir p. 684 a).
Quiétisme. Idéal mystique selon lequel l’âme se tenant dans une totale quiétude passive peut se maintenir en union avec Dieu même sans pratique de dévotion. Exagéré dans son expression par le prêtre espagnol Miguel de Molinos (1628-96 ; publie en 1675 « la Guide spirituelle »), le quiétisme fut répandu en France par Madame Guyon (1648-1717). Fénelon (1651-1715) s’en fit le défenseur jusqu’à ce que le bref Cum alias condamne le mouvement en 1699.
Fébronianisme. Professé en 1763 par l’Allemand Jean-Nicolas de Hontheim (1701-90), qui écrivait sous le pseudonyme de Justin Febronius, dans son ouvrage De statu praesenti Ecclesiae. Reprend les idées de Zeger-Bernard van Espen (1646-1728), Belge gallican et janséniste. Soutient que le pouvoir du pape est limité par les canons conciliaires et que ses décisions n’ont de valeur qu’avec l’approbation de l’épiscopat. Mis à l’Index en 1764. Idées reprises par les jansénistes italiens du synode de Pistoia (1786), condamnés en 1794.
Modernisme. Ensemble de déviations, dues au souci de ne pas couper le christianisme des découvertes modernes, et se manifestant dans divers domaines : philosophie, esprit de foi, théologie, histoire, critique, apologie, discipline ecclésiastique. Condamné par Pie X le 8-9-1907 (encyclique Pascendi). Les modernistes s’inspiraient des méthodes de travail de 2 protestants libéraux : Paul Sabatier (1858-1928) et Adolf von Harnack (1851-1930). Principaux représentants du modernisme : en France, l’abbé Alfred Loisy (1857-1940) [il refuse de se soumettre, est excommunié en 1908, le gouvernement français lui donne une chaire au Collège de France] ; en Allemagne, l’abbé François-Xavier Kraus (1840-1901) ; en Italie, l’abbé Romolo Murri (1870-1944) ; en Angleterre, le père Georges Tyrrel (jésuite, 1861-1909).
Néo-catharisme. S’inspire de l’« Histoire des albigeois » de Napoléon Peyrat, et des œuvres du XIXe s. 1931 Otto Rahn (universitaire allemand, ? – 1939) en Ariège : pour lui, le « Parzival » de Wolfram von Eschenbach (écrit vers 1200-1216) transpose la croisade contre les albigeois en croisade contre le Graal. 1933 publie « la Croisade contre le Graal ». Sur l’ordre de Himmler, des scientifiques SS établissent un camp de recherche du Graal (Aurochplatz) près de Montségur. 1936 cercle ariégeois de la Ctesse de Murat-Pujol, influencé par la « Sté théosophique des Polaires de Zam Bothiva ». 1937 « Sté des amis de Montségur et du St-Graal de Sabarthès et d’Occitanie ». 1950 « Sté du souvenir et des études cathares », 25, av. du Pt-Kennedy, Narbonne [fondée par Déodat Roché (1877-1978) : « Cahiers d'études cathares »], revendique le néo-catharisme. 1959 élève une stèle à la gloire des martyrs de Montségur. 1980 à Narbonne, Lucienne Julien († 21-1-2000) crée l’association « Spiritualité cathare, hier, aujourd’hui, demain ». 1985 Collectif néo-cathare, 3 bis, rue de l’Imprimerie, 86240 Ligugé.