La Fédération régionale ovine du Sud-Est, la FRSEA, les Jeunes Agriculteurs de la région PACA et le site "Eleveurs et Montagnes" publient un communiqué commun à la suite de la condamnation d'un éleveur dans les Alpes-de-Hautes-Provence. Son patou ayant mordu un vététiste.
Une fois n'est pas coutume, la Buvette publie ce communiqué malgré quelques les quelques insinuations que d'ailleurs je relève, car il est évident que pour moi, cet éleveur ne doit pas être condamné parce qu'il protège son troupeau avec un chien patou.
Communiqué de presse
Non à la condamnation d’un éleveur qui protège son troupeau du loup !
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, un éleveur a été condamné devant le tribunal correctionnel parce que son chien de protection a mordu un cycliste. Nous déplorons bien entendu cet accident envers ce cycliste, malheureusement victime de la présence des loups. Et nous dénonçons avec force la condamnation qui accable un éleveur qui n’a fait qu’appliquer les recommandations de l’administration.
Les Patous, chiens de protection, sont l’un des moyen de protection contre les grands prédateurs mis en place par l’Etat dans le cadre du volet « Protection des troupeaux contre les grands prédateurs » (cf. dispositif 323 C du PDRH). Les éleveurs en zone de prédation se sont massivement investis pour la mise en place et l’utilisation de ces moyens de protection, mais aujourd’hui, nous pouvons faire les constats suivants : malgré la multiplication des chiens de protection le nombre de victimes du loup est en augmentation chaque année (plus de 5000 en 2011) et ces chiens posent de plus en plus de problèmes avec les autres usagers de l’espace.
En effet leur efficacité est basée sur leur capacité à défendre le troupeau des agressions qu’il peut subir. Pour cela, ils sont amenés à patrouiller autour du troupeau et à s’interposer entre l’intrus et le troupeau. Ces chiens, dans le cadre de la protection des troupeaux, ne sont donc pas des chiens divagants, même si leur spécificité les amène à être loin du berger (cf article n°2005-157 du 23 février 2005 du code rural).
L’éleveur, transhumant en zone à loup, ne peut bien entendu pas se passer de ces chiens de protection. Il ne peut bien sûr pas non plus interdire, aux randonneurs et aux touristes, l’accès à la montagne qu’il loue. Une telle condamnation enferme les éleveurs et les bergers dans une impasse. Elle démontre par l’absurde l’impossibilité de la cohabitation du loup et de l’élevage et pose la question des choix que l’on doit faire pour notre société.
Rémi LECONTE – Fédération Régionale Ovine
Réaction de la Buvette
Ainsi ce cycliste est "une malheureuse victime de la présence du loup". Le loup aurait-il mâché le mollet de ce sportif ? Voilà nos ultrapastoraux devenus expert en syllogistique : Le cycliste est victime d'une morsure de patou. La présence du patou est obligatoire à cause du loup, donc le cycliste est une victime du loup. Le syllogisme n'est ni valide ni concluant. L'à-peu-près de ce syllogisme fait preuve d'un raisonnement simpliste, opportuniste, d'un refus de la complexité. Le loup est le responsable, et si ce n'est lui, c'est donc l'ours, son frère...
On sent bien en arrière plan toute la motivation de l'éleveur "qui n’a fait qu’appliquer les recommandations de l’administration". C'est bien parce qu'il est obligé qu'il se protège. Or l'éducation d'un patou est primordiale pour son efficacité. L'éleveur en est-il conscient ? Je l'espère. Enfin, ils reconnaissent que "l’éleveur, transhumant en zone à loup, ne peut bien entendu pas se passer de ces chiens de protection". Ces éleveurs devraient communiquer leur bon sens à ceux qui, dans les Pyrénées, en pays Toy par exemple continuent de refuser tous les moyens de protection et de rejeter ceux qui osent s'équiper d'un patou parce que prendre un patou, c'est accepter l'ours...
Non, il ne faut pas condamner les éleveurs qui utilisent des patous ! Mais dire que cela "démontre par l’absurde l’impossibilité de la cohabitation du loup et de l’élevage" est ridicule et parfaitement contradictoire avec l'utilité des patous qu'ils viennent de reconnaître.
Oui, les patous sont utiles pour protéger les troupeaux. C'est une vérité admise partout, sinon ces races de chiens de protection n'existeraient plus depuis longtemps.
"Toute vérité passe par trois stades : En premier lieu on la ridiculise; en deuxième lieu on s'y oppose violemment; enfin on l'accepte comme si elle allait de soi." (Schopenhauer)
Aucun agent de change n'est borgne ; Or tous les rats polyglottes sont des agents de change ;Donc aucun rat polyglotte n'est borgne...
Sur ce, bonne transhumance.