Kader Attia, La piste d'atterrissage, 2003
Les salles consacrées à Kader Attia au sous-sol du MAMVP (jusqu’au 19 août) sont conçues comme un parcours vers La piste d’atterrissage, son diaporama de 2003 sur les transsexuels algériens à Paris, eux qui sont entre deux, clandestinité entre deux pays, marginalité entre deux mondes, incertitude entre deux genres,
Kader Attia, Dé-construire, ré-inventer, 2012
mal-être entre fausse fête sonorisée au raï et tragédie quotidienne. C’est une pièce tragique et remarquable et c’est par l’architecture que Kader Attia nous y emmène : le bâti comme corps utopique, la construction comme une appropriation de soi-même.
On retrouve ici le très émouvant diptyque vidéo du souffle (déjà montré, en plus grand format qu'ici, à San Gimignano) et la belle photographie de Rochers carrés, mais la pièce la plus pertinente est peut-être cette photographie du toit de sa maison familiale à Alger où l’assemblage de carreaux de faïence aux motifs divers est un signe de vie et de création face à la contrainte de la pénurie. Ce renversement, cette réappropriation sont tout à fait emblématique du meilleur de son travail.
Kader Attia, Impasse Matisse, 2012
Hélas, comme parfois, à côté de ces grandes compositions (on peut citer aussi sa série de collages mêlant architectures et personnes, comme une narration du modernisme), hélas donc, on trouve des pièces un peu trop faciles et simplistes où l’artiste succombe à la tentation du clin d’oeil amusant, panneau d’une impasse Matisse bien bétonnée, arche romaine servant de cage de but ou marque-pages en forme de personnage découpé destiné à souligner l’influence de Foucault et de Le Corbusier sur son travail. Dommage.
Photo 2 courtoisie du MAMVP. Kader Attia étant représenté par l'ADAGP, les photos de son travail seront ôtées du blog à la fin de l'exposition.