Lauréat du prestigieux Prix de la paix des libraires allemands en octobre 2011, Boualem Sansal devait également recevoir le Prix du roman arabe pour son dernier roman Rue Darwin. Ce prix, créé en 2008, récompense "un ouvrage de haute valeur littéraire décerné à un écrivain d'origine arabe dont le roman a été écrit ou traduit en français.". Il est financé par le Conseil des ambassadeurs arabes, mais son jury est composé de personnalités diverses comme Hélène Carrère d'Encausse, Vénus Khoury-Ghata, Hélé Béji, Tahar Ben Jelloun, Danielle Sallenave, Olivier Poivre d'Arvor et Elias Sanbar.
Mais Boualem Sansal s'est rendu en Israel où il était invité d'honneur du Festival international des écrivains de Jérusalem. Le conseil des ambassadeurs arabes n'ayant pas apprécié ce séjour a décidé en conséquence d'annuler la cérémonie de remise des prix qui devait se dérouler le 6 juin à l'Institut du monde arabe. Cette décision a divisé le jury et la majorité s'est désolidarisée des organisateurs. Hier, l'écrivain a reçu son prix à Paris chez son éditeur Gallimard.
La violence des réactions des membres du conseil des ambassadeurs arabes, allant jusqu'à traiter l'écrivain de traitre, n'honore pas cette assemblée. Boualem Sansal ne comprend pas cette injuste colère. Si la culture ne sert pas le rapprochement entre les peuples, on se demande ce qui le pourra !
Boualem Sansal vit en Algérie. Rue Darwin, roman autobiographique, raconte sous la forme d'une chronique familiale éclatée cinquante année d'histoire de l'Algérie. L'auteur a signé là son sixième livre après Le serment des barbares (1999), Arraga (2005), Poste restante : Alger (2006) et Le village de l'Allemand (2008) récompensé par de nombreux prix.