Ça y est, ils entrent en coulisses, déjà nus, ils se retrouvent là, sans trop le vouloir. Dispersés mais à une distance respectable les uns des autres, ils s’ignorent, plus ou moins passivement. Il n’entreront dans l’arène que le moment voulu. Ils le savent, mais le glas ne retentit pas encore. C’est que les éléments ne se prêtent guère à cette réunion au sommet. On veut bien se défier, se confronter, mais il y a un temps pour tout. Même pour l’affrontement.
Pendant une certain période, d’une durée tacitement reconductible, ils auront la possibilité de se jauger, de s’interroger mutuellement avec une certaine connivence. Sans pour autant laisser la place à des alliances improbables d’ailleurs impossibles, ils restent, là, avec un flegme digne de ces félins préméditant une de leur ruse. En observant la scène de loin on ne sent pas la tension qui commence à naître de cette attente, on n’a que trop peur d’imaginer ce qu’il va se passer, pis, on a un réel doute qu’il se passe vraiment quelque chose. Et les éléments de continuer à jouer les troubles-fêtes. On restera là un certain temps, après il sera trop tard, car si ce doute germe dans leur esprit, il nous fera rebrousser chemin.
Simple spectateur avec peut-être son rôle à jouer, je pense que je vais rester encore un peu plus, attendre le premier brave.
Jeudi 21 juin 2012, 16h30, il pleut des cordes, des musiciens, des spectateurs doutent encore