Jeudi et Vendredi de la semaine dernière s’est tenue une expo de présentation pour la nouvelle console de salon de Nintendo : la Wii U. L’occasion pour les retardataires de l’E3 d’en savoir plus sur ladite machine et sur son line-up de lancement (ou presque).
Tout d’abord, The Legend of Zelda : Battle Quest. Jouable à trois, le titre se présente comme un rail-shooter dans lequel deux joueurs détiennent le poste de preux chevaliers avec leurs Master Sword tandis que le troisième sera l’archer de l’équipe afin de dégommer les ennemis ou activer des interrupteurs positionnés en hauteur. Les gestes effectués avec la Wii Motion Plus répondent à merveille tout comme au GamePad. Alors que les chevaliers doivent se fier à ce qui apparaît à l’écran, l’archer lui peut suivre la partie intégralement via le petit écran du GamePad. J’étais d’ailleurs bluffé de ne déceler aucune latence entre les mouvements effectués et le rendu à l’écran. Malgré plusieurs fails avec son équipe, le titre reste tout de même plaisant, de quoi passer un bon moment.
Vient ensuite Luigi’s Ghost Mansion. Mon coup de cœur de ce Nintendo Land. Le principe est bête mais efficace. Jouable à cinq, quatre joueurs armés de la wiimote incarneront des Mii habillés aux couleurs de Mario, Luigi, Wario et Waluigi, tandis que le cinquième joueur, GamePad en main, incarnera un petit fantôme. Le but pour les possesseurs des wiimotes, éclairer le spectre pour faire chuter sa barre de vie de 100 à 0 points grâce à une torche. Pour le joueur fantôme, lui, mettre K.O. ses traqueurs un par un. Bon vous me direz, l’intérêt il est où ? Si les joueurs utilisant la wiimote peuvent suivre leurs déplacements à travers un petit niveau clos au level-design « Pac-manesque » (je ne sais pas si ça ce dit et en même temps je m’en tape), le joueur spectre pourra suivre l’intégralité de ses déplacements et ceux des autres joueurs via l’écran du GamePad. Les autres devront ce contenter des vibrations de la wiimote pour jauger la distance entre eux et le fantôme.J’ai pu également jeter un petit coup d’œil à Takamaru’s Ninja et Donkey Kong’s Crash Course, des mini-jeux solos à l’intérêt tout de suite moins poussé que les deux autres cités avant. Pour le premier, il s’agit de viser des cibles à l’aide du GamePad et de balancer des shuriken en passant le doigt sur l’écran de la manette. Pour ce qui est de Donkey Kong’s Crash Course, ce n’est ni plus ni moins qu’un parcours d’obstacles dans lequel il faudra faire évoluer un petit véhicule extrêmement fragile en penchant le GamePad de droite à gauche, le degré d’inclinaison influençant la vitesse de déplacement. Si seulement cinq mini-jeux étaient présentés, Nintendo promet d’en divulguer sept autres ultérieurement.
On continue sur le plus grand nom de toute les licences de chez Nintendo avec New Super Mario Bros U. Alors là-dessus on va faire très vite car si vous connaissez déjà l’épisode sorti sur Wii, il n’y a pas grand-chose à dire de plus à part quelques nouvelles fonctionnalités que je m’en vais vous conter : pour les nostalgiques du « Mario raton-laveur », voilà que le Mario « écureuil-volant » fait son apparition, vous permettant de planer dans les airs un court instant mais aussi de vous accrocher aux murs. On retrouve aussi un moyen de substitution afin de planer dans les airs grâce au « Yoshi Gonflable ». J’étais d’ailleurs assez déçu de l’incapacité de monter ce dernier, mais seulement de le transformer en une sorte de montgolfière. La coopération a été quelque peu endurcie avec la possibilité de créer des plate-formes in-game via ce que Nintendo appelle le mode « Boost », permettant aux joueurs d’atteindre des plateformes, objets, bonus inaccessibles autrement. L’aspect communautaire, lui aussi mis en avant à la manière d’un Demon’s Soul avec la possibilité pour les joueurs de laisser leurs commentaires sur tel ou tel niveau. Bien évidement, on s’attend aussi à du spoil, même si Nintendo tente de rassurer sur la question en promettant un filtrage des commentaires. Voilà qui conclut ce tour d’horizon pour ce New Super Mario Bros U.
On passe maintenant à la plus grosse blague de ce salon : Pikmin 3. N’étant pas un fan de la première heure, cela devrait me laisser indifférent, mais là ça sent le foutage de gueule. Huit ans après la sortie de Pikmin 2 sur Gamecube, les joueurs sont en droit d’attendre bon nombre d’améliorations et de contenu supplémentaire pour ce nouvel opus. Eh bien non. Pikmin 3 ne fait que resservir la même soupe tiède. Pouvant être intégralement joué à la wiimote, les fonctionnalités du GamePad ne sont nullement exploitées. Pour tout dire, l’écran central ne sert qu’à afficher une mini map du level en cours. Encore plus risible, seul un nouveau type de Pikmin au programme en plus des cinq déjà existants. Mise à part des graphismes légèrement revus par rapport aux opus précédents, on compte dans les nouveautés seulement un mode ralenti à chaque fin de mission afin de revoir sa partie, analyser pour pouvoir espérer faire mieux la prochaine fois, un mode de ciblage et un mode mission invitant les joueurs à débusquer le maximum de trésors avant la fin d’un timer. Si avec tout ça, Pikmin 3 ne vous fait toujours pas envie, moi je ne comprends pas.Sans surprise, et tout comme New Super Mario Bros U, Rayman Legends marche sur les pas de son aîné. Ici aussi, pas une tonne de nouveautés mais le titre se révèle toujours aussi sympathique, surtout en coop. Coop qui peut désormais accueillir jusqu’à cinq joueurs. A la manière de Luigi’s Ghost Mansion cité plus haut, quatre joueurs pourront parcourir les levels à la wiimote tandis que le cinquième joueur aura la charge d’incarner Murphy, bien connu des fans, au GamePad pour déjouer des pièges ou donner accès à des endroits inaccessibles autrement pour les autres. Le titre est toujours techniquement impressionnant et semble avoir quelque peu gagné en dynamisme. On nous a aussi parlé de boss en 3D que je n’ai pu voir personnellement ce qui est fort dommage. Il faudra attendre la version finale pour se prononcer mais cet épisode de Rayman devrait, lui aussi, envoyer du lourd.
Zombi U faisait partie de mes plus grosses attentes. Bien évidemment, les petits gars en charge du stand nous ont refourgué ce que l’on a pu voir lors de l’E3 à ça près. Etant un anti FPS sur console, je dois admettre que Zombi U reste convaincant dans sa prise en main ainsi que dans l’exploitation du GamePad Wii U. Fouiller l’inventaire, scanner, hacker ou encore viser au sniper, tout se fait grâce à la mablette Nintendo. Si on n’a pas pu voir grand-chose du mode solo, on a au moins eu le droit de jeter un coup d’œil au multi. Aucune idée si il s’agira là du seul mode disponible, mais ce dernier prenait des traits de Tower Defense. Jouable uniquement à deux, l’un incarne un survivant à la manette tandis que le second joueur armé du GamePad tentera de stopper sa progression en invoquant des zombies au coût et aux spécificités différentes. Evoluant dans une petite map close, le joueur survivant devra capturer trois drapeaux. Pour revenir brièvement sur le mode solo, si les emplacements des zombies étaient scriptés pour cette démo, les gens de chez Nintendo nous ont promis que le spawn serait généré aléatoirement dans la version finale. Il est trop tôt pour se faire un avis tranché mais il faut admettre que Zombie U amène un peu de fraîcheur dans un monde du survival-horror en perdition.
Après avoir déçu bon nombre de fans, Ninja Gaiden s’apprête à faire son arrivée sur Wii U via Ninja Gaiden 3 : Razor’s Edge. Il ne s’agit pas là d’un épisode spécialement conçu pour Wii U mais bel et bien du même titre que celui sorti sur PS3 et Xbox 360. Alors, où est l’intérêt ? Si on met à part le gameplay spécialement pensé pour la machine de Nintendo, Ninja Gaiden 3 : Razor’s Edge tente de redorer son blason en proposant un titre à la difficulté accrue et le retour du démembrement bien gore. Cette version bénéficie également de nouveaux ennemis, de nouvelles arènes mais aussi de nouvelles armes et coups spéciaux. Si le titre est jouable à la manette traditionnelle, le GamePad fonctionne lui aussi très bien et offre des raccourcis ainsi que la liste des coups et combos directement sur son écran, ce qui est bien pratique pour ne pas perdre de temps, avoir à passer par le menu pause et donc de casser le rythme. Les combat de Ninja Gaiden 3 : Razor’s Edge se montre dynamiques et plus ardus que jamais. Malheureusement pour les joueurs Xbox et PS3, il s’agit là d’une exclusivité Wii U, ce qui devrait faire grincer des dents les fans de la première heure.
Voilà qui conclut plus ou moins ce tour d’horizon de l’event Wii U de ce vendredi 15 juin. Il n’y pas grand-chose de plus à dire sur les autres bornes présentes, étant composées de titres comme Sing, Wii Fit ou encore Just Dance (qui partageait le même stand que Sing). C’est du vu et revu. On pourra toujours toucher un mot sur Batman Arkham City : Armored Edition qui n’apporte pas grand-chose hormis sa refonte de gameplay et le titre se révèle techniquement moins convaincant que ses aînés, sans être moche pour autant. On notera seulement l’ajout d’un nouveau combo Batman/Catwoman, une personnalisation et l’utilisation des gadgets revue pour le GamePad ainsi que la présence de tout les DLC sortis à ce jour sur un disque spécial vendu avec le titre.Pour résumer, la Wii U présente du bon et du moins bon. N’ayant déjà pas d’origine un catalogue de lancement renversant, il est quand même amusant de voir que ceux exploitant le moins les capacités de la machine sont Nintendo eux-mêmes. Je parle surtout ici de New Super Mario Bros U ainsi que Pikmin, Nintendo Land faisant clairement office de « démo » technique. On attend les semaines et mois à venir pour pouvoir donner un avis plus tranché sur la question mais il est clair que Nintendo a encore du boulot si ils comptent nous faire passer la pilule correctement quand ils affirment que la Wii U peut contenter les gamers. Mise à part Zombi U qui est une exclusivité de la machine et les jeux de licence Nintendo, la plupart des titres présents sont déjà ou s’apprêtent à sortir chez les concurrents. Quand on sait que l’on peut dénicher une Xbox pour 150 Euros neuve par exemple et que la Wii U devrait avoisiner les 399 Euros (source à prendre avec des pincettes), on est en droit de se poser bon nombre de questions. Si la Wii U veut perdurer, elle aura besoin de plus de licence inédites et de moins se reposer sur ses acquis, si elle veut aussi bien contenter les gamers que les joueurs occasionnels.