Fils, petit- fils de mineur de fond,ayant lui-même travaillé comme ouvrier des houillères, bruno habite OIGNIES (62) à deux pas de la fosse 9, qui a vu fermer en 1990 le dernier puits de mine dans le nord pas de calais.
Militant engagé il a vécu auprés des mineurs,des moments forts, de joies, de souffrances, de luttes qu’il n’oubliera jamais !
Il est aujourd’hui enquêteur social dans sa région.
Ses passions: peinture..écriture
Il ne revendique nullement l’excellence littéraire, mais l’authenticité !!
ses mots sont des cris !!
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Ses publications sur Atramenta
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Quelques extraits
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l’indigent !
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J’ai vu les yeux de la misère
L’argile ensevelir ce père,
Son frêle torse dépouillé
Au linceul de l’intimité !
Pas un regard, pas un soupir
L’indifférence au verbe fuir
Tout se balaie, tout disparaît
Le paradis, l’éternité.
La cupidité tue le rêve
Pourquoi ce jeu du “bosse ou crève” ?
L’isolement gonfle les plaies
Sur cette terre tuméfiée !
La morgue ouvre son échancrure
Le vide de la déchirure
J ‘implore au néant la lumière
le regard bleu de cette mère !
Je me fous de tous ces hélas
Ces “si” que la mémoire entasse
Messieurs, brisez tous vos miroirs
La coupelle mire au trottoir !
Les silhouettes sont figées
Aux vitrines achalandées
Les cris s’effacent dans la brume
La mort imprègne le bitume !
Le goinfre crache sa pitié
Face à l’indigence asséchée
La charité n’a plus d’odeur
Point de pardon pour ce chômeur !
Dans le silence gît un corps
Un homme, un coeur et nos remords
Les papillons ne volent plus
L’amour a déserté nos rues !
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l’oiseau ne siffle plus !
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Vois ces phalanges sombres
La mort dans la pénombre
L’hiver longe le camp
Sans un chuchotement.
Apaise l’engelure
Eclatée sur le mur
Où la balle déchire
Le tout dernier soupir.
Soulève le démon
Qui brise l’horizon
Sa silhouette noire
Assassine l’espoir !
Brûle ce gant de cuir
Qui flagelle au zéphir
L’épiderme grisâtre
Que le diable idolâtre !
Prends l’enfant qui supplie
Dans le feu de l’oubli
Ses lèvres aiguisées
Saignent l’humanité.
L’horreur suce la sève
A l’érable du rêve
Où le rouge ruisselle
Au pied de l’éternel.
Brise ce chant de verre
Qui couvre les paupières
De ces regards de fonte
Aux yeux teintés de honte !
Plie ce rail titubant
Où s’écaille le sang
Les reflets de l’enfer
Noircissent la prière !
Crains l’aube du trépas
Ces fers souiller les pas
De ce corps mutilé
A la tête inclinée.
Laisse fuir les adieux
Au pré marécageux
Où le trèfle gémit
Sous la poupée sans vie !
Emporte le néant
Jalousé par le vent
Qui tempête à la pierre
L’haleine meurtrière.
Le barbelé détruit
Cet élan de survie
Le verbe se fait râle
Sous ce matin glacial !
Le pissenlit frissonne
A l’ombre qu’on bâillonne
Le souffle est suspendu
L’oiseau ne siffle plus !
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il a rencontré Dieu !
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Je suis monté aux cieux
J’y ai rencontré Dieu
Il m’a dit assieds-toi
Et tends-moi les deux bras.
Puis j’ai fermé les yeux
Caresser ses cheveux
Mes doigts se sont figés
Et le sang a coulé.
Il m’a dit ne crains rien
Ce sang est bien le tien
C’est celui de ton père
Ce métallo de chair
Dont tu ne perçois plus
Qu’un portrait suspendu.
Il m’a dit pense à lui
Sens son souffle de vie
Qu’il étend sur ta peau
Et fais vivre tes mots.
Il m’a dit suis sa route
Efface tous tes doutes
N’aie pas peur de lutter
Crie le droit d’exister !
Il m’a dit prends le temps
Nourris-toi du printemps
Habille les couleurs
Peins le gris de ton coeur.
Il m’a dit entends-tu
Cet arbre dévêtu
Il attend la saison
La mort n’a pas raison !
Mais moi je lui ai dit
Quand fuiras-tu ta nuit ?
Le mal est sur la terre
Les hommes font la guerre.
J’ai envie de cracher
La boue de l’opprimé
Le pus de cet enfant
Dans ce cercueil trop blanc !
Je veux jeter la gloire
Au pied des marées noires
Je refuse ce pain
Qui oublie le mot faim !
J’ai envie d’embraser
Le faste des palais
Ces mitres volcaniques
Où le diable fornique !
Je veux brûler l’écho
Au fond de ces tombeaux
Où l’orgueil pernicieux
Hurle au pouvoir hideux !
Il m’a dit reprends-toi
Continue ton combat
Quitte ces fanfarons
Qui agissent en mon nom !
Fais tomber les clochers
Ecris le verbe Aimer !