Vie animaleJustin TorresEditions de l'Olivier (2012)
Ils sont trois frères tels des loups assoiffés de vie, nés de parents bien trop jeune, une meute qui tente de survivre entassés dans un clapier en plein cœur de Brooklyn. C'est le plus jeune qui raconte leur enfance, « Ma » sa mère petit bout de femme qui bosse la nuit dans une brasserie et « Paps » son père le portoricain qui n'arrive pas à garder un boulot, qui s'emporte pour un rien levant la main à tout va et qui achète un pick-up alors qu'ils sont cinq et qu'ils n'ont rien à manger. Les enfants eux s'accommodent, ils aiment leur vie, ils sont heureux comme ça à faire les quatre cents coups unis dans les déboires, dans les bêtises, dans les rires. Puis vient le temps de l'adolescence, l'unité fratricide s'éloigne, le narrateur sent qu'il change, ses désirs vont vers la gent masculine et la meute aura bien du mal à tolérer ce détachement. En un foisonnement de tranches de vies l'auteur raconte le quotidien d'une famille fusionnelle de l'Amérique banlieusarde, un premier roman un rien autobiographique, c'est rythmé, insolent, mouvementé, bref sauvage tel la Vie animale que laisse entendre le titre au demeurant fort bien approprié !