Il ne fallait pas "aider" la Grèce. La même erreur est en train de se produire pour les malheureux espagnols. Sous le faux prétexte de les sauver, cette prétendue communauté internationale va écraser l'Espagne d'un "plan de sauvetage".
Par Michel de Poncins.
Chômeurs en Espagne
Il y a peu nous avons montré qu'il ne fallait pas aider la Grèce. L’aide versée l'est dans un trou noir sans fond et ruine à due concurrence les autres européens. Elle assassine en quelque sorte le peuple grec par une médecine inopérante et pour des fautes dont il n'est pas responsable.
C'est bien à un véritable assassinat auquel le monde entier assiste médusé, accompagné d’une véritable humiliation pour ce peuple, la police anti-émeute le matraquant sans pitié. Le meurtre est organisé et, même, célébré par un groupe de gens hétéroclites, sous le vocable imprécis et abusif de « communauté internationale ». Nous avions prévu que l'incendie allait se propager ailleurs, ce qui se produit avec l'Espagne qui va recevoir 100 milliards ; le Portugal recevra 78 milliards et l'Irlande 85 milliards. L'Italie est menacée.
La même erreur est en train de se produire pour les malheureux espagnols. Sous le faux prétexte de les sauver, cette prétendue communauté internationale va les écraser.
Les chiffres sont dans tous les journaux et varient tous les jours. Qui peut prévoir si les 100 milliards seront suffisants ? Les marchés doutent sur ce point et ont raison. Bien que les gérants financiers soient eux-mêmes souvent vérolés par la Pensée Unique Totalitaire (P.U.T.) ils ont assez de jugeote pour savoir qu'une fuite en avant ne s'arrête pas si facilement.
Les motifs de l'aide
On retrouve les mêmes que pour la Grèce.
C'est d'abord la fausse idéologie européenne. La doctrine officielle est qu'il faut sauver l'euro, lequel n'est qu'un appendice de l'édifice européen ; lors de la création de cette monnaie unique maints analystes avaient prévu avec nous qu'elle était vouée à l'éclatement ; nous n'en sommes pas loin.
Derrière l'euro, se profile l'objectif fondamental de sauver l'Europe. Selon la doctrine officielle, l'édifice européen, qui n'en finit pas de se bâtir, serait l'horizon indépassable d'un continent de 500 millions d'habitants. C'est de la pure propagande et maints signes, s'exprimant parfois dans les urnes, montrent que les peuples sont très réticents.
Nous avons souvent observé que l'hydre européenne et son extension permanente ne s'expliquent en définitive que par la voracité financière des eurocrates, dont le nombre est si grand. Le prix à payer pour cette cupidité est la ruine pour le continent par les impôts nécessaires et par le déluge de lois imposées par l'Europe. Cette ruine se manifeste notamment par la panne de croissance.
La mafia des eurocrates objectera que l’Europe favorise la liberté des échanges, laquelle est certes absolument nécessaire. C'est de la désinformation car la gigantesque machinerie par son coût et par le flot des directives est objectivement un obstacle à la libre circulation des biens.
L'autre motif invoqué est de sauver les banques. Mariano Rajoy souffre dans le cas particulier de la ruine mise en place par son prédécesseur, le socialiste Luis Zapatero. Il se laisse aller toutefois à un mauvais jugement sur les banques. Elles sont dirigées par de mauvais banquiers puisqu'ils ont accordé de mauvais crédits en particulier pour l'immobilier. Il faudrait les punir en laissant les banques se vendre. Il ne manque pas de milliardaires chinois on indiens capables de les racheter et de leur faire jouer leur rôle normal de financement de l'économie. Au lieu de cela, Mariano Rajoy va ruiner l'Espagne par l'acceptation d'une aide qu'il faudra rembourser plus tard ce qui pèsera sur le peuple pendant longtemps et le fera souffrir par une austérité inévitable et indue.
Le plus grave arrive : l'aventure européenne est un échelon de plus dans la mise en place d'un pouvoir mondialiste totalitaire aboutissant à la destruction des nations. A un peu plus de deux siècles de distance, c'est le rêve révolutionnaire en voie de réalisation !
Les conséquences de cette aide abusive
Elles sont nombreuses et terribles.
Le peuple espagnol va souffrir peut-être autant que le peuple grec, même s'il est apparemment mieux armé. C'est d'autant plus probable que le gouvernement est aveuglé par l'inondation d'argent représentée par l'aide accordée et y voit le salut. Certes, cet argent est littéralement volé aux autres européens et même ailleurs par le truchement du FMI : peu lui importe.
Or le salut ne pourrait venir que d'une vue objective des faits. Cette vue conduite par un gouvernement non aveuglé lui inspirerait de mettre en place une libération fiscale et sociale permettant aux entrepreneurs espagnols de créer de la richesse. Cette libération de la création de richesse en Espagne aurait à son tour une bonne influence sur le continent tout entier.
En lieu et place, l'Espagne voit, malgré les dénégations officielles, sa souveraineté entachée par l'intervention d'une troïka. Les remèdes imposés par la doctrine officielle sont de matraquer l'économie par des impôts. Les médecins de Molière savaient déjà tuer le malade par leurs remèdes !
Les autres nations européennes vont s'enfoncer davantage dans la crise par les impôts ou l'endettement. Panne de croissance et chômage vont s’amplifier. L'exemple va faire tâche d'huile : Portugal, Italie et ailleurs… .
Le message est clair pour les autres pays et les autres banques. Il y a de l'argent et allez-y gaiement avec cet argent créé artificiellement et venant de nulle part.
L'assassinat en cours du peuple grec est crime. L'assassinat en route du peuple espagnol le rejoint. A la différence des autres crimes, les criminels sont très nombreux et dans leurs mains entrelacées, personne n'est seul responsable.
S'il existe un tribunal de l'histoire ils ont donc de grandes chances d'échapper au châtiment mérité !
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Notre dossier Crise de l'Euro