Le chef du parti conservateur Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras a été désigné Premier ministre en Grèce, avec le soutien des socialistes et de la gauche modérée pour tenter de rétablir le crédit d'un pays en quasi-faillite.
L'actuel président de la banque nationale de Grèce, Vassilis Rapanos, pressenti pour assumer le portefeuille clé des Finances, a confirmé dans la soirée que sa nomination était probable. À 65 ans, cet économiste de formation est un vieux routier de la gestion de la Grèce aux côtés des équipes socialistes, et a dirigé le Conseil des experts du ministère de l'Economie et des Finances au moment de l'entrée de la Grèce dans l'euro, en 2001.
Dès le sommet européen des 28 et 29 juin, la Grèce livrera sa grande bataille pour réviser l'accord de prêt conclu en février et lui imposant une austérité rigoureuse en échange d'un deuxième paquet de prêts internationaux. Et même si l'Union européenne et le FMI admettent à mots couverts le besoin d'assouplir les conditions faites aux Grecs, ils voient aussi en Samaras le garant du maintien de la Grèce dans l'euro. Ce qui signifie à leurs yeux, la poursuite des efforts d'assainissement budgétaire entamés. Les Européens ont entrouvert la porte à une prolongation de deux ans, jusqu'à fin 2016, du délai donné à ce pays pour atteindre l'équilibre budgétaire. Pour sa part, le FMI s'est dit prêt à reprendre les négociations le plus tôt possible avec la Grèce.
Parmi ses autres défis, le nouveau gouvernement grec devra aussi rompre avec les vieux démons : clientélisme, médiocratie et corruption pour rétablir la confiance tant avec une société poussée à bout par deux ans de sacrifices qu'avec des partenaires qui n'excluent pas en cas de nouveau dérapage de faire sortir le pays de la zone euro.