Décollage en vue pour l’ultimate?

Publié le 21 juin 2012 par Bordeaux7

«La plupart du temps, la seule image que les gens ont de la pratique du frisbee, c’est sur la plage ou dans l’eau. C’est sympa mais bon...» Déterminé à changer les regards qui se posent sur son sport, Cyril Cayla n’hésite pas à faire oeuvre de pédagogie pour combattre les préjugés et valoriser ainsi l’ultimate, ce sport collectif «très exigeant physiquement» (lire l’encadré). Cette pratique, largement développée outre-atlantique, notamment aux états-Unis et au Canada - mais aussi au Japon et en Europe du Nord-, n’en est pourtant qu’à ses prémisses en France. « On ne compte que quelques milliers de licenciés en France... Rien à voir avec les effectifs du rugby ou du tennis », sourit l’entraîneur d’ultimate au Stade Bordelais, une nouvelle section s’étant greffée au club omnisports voilà près de deux ans, après avoir été en totale autonomie pendant 8 saisons.

Si ce sport demeure pour le moment encore confidentiel, cette jeune section, comptant actuellement une cinquantaine d’adhérents et deux équipes, ne manque pas de motivation pour avancer ses pions parmi la -très- grande offre de pratique sportive que l’on trouve dans l’agglomération. Au-delà de l’image «fun» et sympa qui se dégage de ce sport, l’un des moyens de séduire de nouveaux pratiquants, ce sont bien entendu les résultats. Et en la matière, le pari est en passe d’être gagné.

Compét’ mais fair-play
Seule équipe de la région Aquitaine, les 33 tours (le nom de l’équipe première) ont validé il y a quelques semaines de cela leur ticket pour l’élite, le plus haut niveau national, pour la saison prochaine. « L’objectif sera de finir entre la 6e et la 8e place », confie l’entraîneur. Et, point d’orgue de cette riche saison, 4 licenciés du club devraient participer avec l’équipe de France aux championnats du monde qui se déroulent à Sakaï (Japon) cet été.

Mais pour renforcer les effectifs, le club sensibilise aussi les professeurs de sport. «La mixité de ce sport, l’auto-arbitrage (il n’y a pas d’arbitre à l’ultimate, ndlr) qui responsabilise les jeunes joueurs sur le terrain font de l’ultimate un sport très apprécié des enseignants d’EPS». Ainsi, une formation, durant laquelle a pris place une dizaine de profs de l’agglomération, a ainsi été donnée il y a peu. «C’était aussi une façon de leur fournir une bonne base pour promouvoir ce sport». Car l’opération recrutement passe invariablement par les jeunes. «La moitié de l’équipe a plus de trente ans, souligne Cyril Cayol. Si on veut pérenniser le club en élite, il faut arriver à séduire les plus jeunes». A priori, la sauce à l’air de prendre. «La semaine dernière 4 ‘‘footeux’’ jouaient au freesbee sur la plage, on a commencé à faire un match : ils ont répondu qu’ils ne connaissaient pas ce sport mais qu’ils le trouvaient génial. La semaine d’après, deux d’entre eux étaient à notre entraînement !». Un bon début. • NB

Informations : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

L'ultimate, mode d’emploi
L’ultimate est un sport d’équipe qui peut aussi se jouer en mixte. Il oppose deux équipes de 7 joueurs sur un terrain rectangulaire (l’équivalent d’un terrain de rugby), et peut se jouer aussi en salle. Le disque doit progresser exclusivement par passes d’un joueur à un autre. Un joueur ne doit pas marcher ou courir quand il est en possession du disque. Un point est marqué quand ce dernier est attrapé par un joueur à l’intérieur de la  zone d’en-but adverse.

é’