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Aphorismes, page 1/2

Publié le 21 juin 2012 par Dubruel


Extraits de « Pour tout l’or des mots » (op. cité)

La sémantique propose l’adage sévère, la pompeuse maxime, la sentence mémorable, l’impressionnant apophtegme ou l’irréfutable axiome, à moins que l’on ne préfère le proverbe familier ou le dicton champêtre.

L’adage est la contraction du latin « ad agendum », « ce qui doit être fait. » : Fais bien ce que tu fais.

L’axiome : proposition si claire qu’il n’est pas besoin de la démontrer : la ligne droite est le plus court chemin d’un point à un autre.

L’apophtegme : parole mémorable : On se cache d’être brave comme on se cache d’aimer. (A. Gide)

La maxime : instruction majeure faite pour guider les hommes dans la vie : Il faut de plus grandes vertus pour supporter la bonne fortune que la mauvaise.

La sentence : maxime qui renferme une belle moralité : Connais-toi toi-même.

Quant aux brocards, c’étaient de petites phrases latines en usage dans les cours de justice :

-Un seul témoin, pas de témoin.

-Le coupable est celui à qui profite la chose.

-Le comble du droit est le comble de l’injustice.

Ces différentes formules ne devraient pas faire oublier l’aphorisme.

L’aphorisme est parfois paradoxal, inattendu, humoristique ou coléreux. Son but est de surprendre mais son genre est peu pratiqué en France, voir méconnu.

Aphorismos en grec signifie : « Définition ». L’aphorismos était une petite synthèse résultant de l’expérience, concise, facile à retenir.

Voici le premier aphorisme d’Hippocrate (460 avant J.C.- -377), le patron des médecins :

« L’art est long, la vie est courte, l’occasion fugitive, l’expérimentation dangereuse, le raisonnement difficile ; il faut non seulement faire soi-même ce qui convient, mais encore être secondé par le malade, par ceux qui l’assistent, par les choses extérieures. »

Ce qui revient à dire que les malades sont guéris par la nature et non par les remèdes ; la seule vertu des remèdes consistant à seconder la nature.

Aux XI et XIIèmes siècles, il y eut à Salerne une célèbre école de Médecine. On lui doit, parmi tant d’autres, ces recommandations :

« Pour que la nuit te soit légère, fais ton diner court. »

« À l’homme jeune et au vieillard, il suffit de dormir 6 heures. Au paresseux, 7, tout au plus ; mais à personne nous n’en accordons 8. »

« Après diner, tu te tiendras debout ou tu feras 1000 pas. »

« Prends l’habitude de boire un peu et de t’abstenir des plaisirs charnels. »

« Impose des bornes à ta gourmandise si tu veux vivre plus longtemps. »

En 1851, Schopenhauer démontrait les 3 conditions qui différencient le sort des hommes :

« Ce que nous sommes, ce que nous avons, ce que nous représentons. »

Autres exemples divers d’aphorismes :

-Le chien est l’animal le plus vigilant. Pourtant il dort tout le temps.

-les saints sculptés ont eu beaucoup plus d’influence dans le monde que les saints vivants.

-L’ordre conduit à toutes les vertus, mais qu’est-ce qui conduit à l’ordre.


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