Après un Parlez-moi d'amour qui aurait dû s'appeler Parlez-moi de moi, Sophie Marceau revient en force pour un film dont elle n'est pas l'héroïne mais qui ne parle que d'elle. La disparue de Deauville ressemble à ces films que se font les filles de six ans avec leurs Barbies : elles inventent des histoires pas croyables, se donnent le beau rôle et abordent chaque détail avec une naïveté rare. Seulement voilà : Sophie Marceau vient d'avoir quarante ans, et ça fait bien longtemps qu'elle a passé l'âge.
Sur tous les plans, La disparue de Deauville est un ratage total, un massacre sincère mais réel qui n'épargne rien ni personne. D'abord cette intrigue, qui voudrait sembler ombrageuse alors qu'elle n'est même pas digne d'un téléfilm avec Mireille Darc. Ensuite cette terrrrrible mise en scène qui joue n'importe comment (mais alors n'importe comment) sur les textures, les flous, les supports, provoquant des conjonctivites chez les trois quarts des spectateurs. Puis les acteurs : Christophe Lambert, qui fait illusion dix minutes, Nicolas Briançon dans une caricature d'homosexuel, Robert Hossein qui gueule comme dans une pub Audika. Et surtout, Sophie, la Sophie nationale, celle que les vieux encensent alors qu'elle n'a pas montré grand chose dans sa carrière (sauf un sein à Cannes), ridicule, navrante, dans la frime la plus totale. Grimée en vamp, elle livre une prestation consternante tout en étant persuadée d'être géniale : c'est l'impression d'ensemble que donne La disparue de Deauville, qui devrait être un four monumental et qui pourrait sonner la fin prématurée de Sophie Marceau réalisatrice. Croisons les doigts.
1/10