Tremblez candidats UMP aux législatives : ça y est le PS a enfin retrouvé sa combativité et un programme pour reconquérir son électorat en attaquant Nicolas Sarkozy sur sa politique et sur le fond de ses idées.
Bien entendu il s'agit d'une blague, certes mauvaise, mais malheureusement bien meilleure que les dernières sorties de la rue de Solferino pour essayer de contrer l'armada sarkozyste. En effet, alors que l'on est en droit d'attendre du PS un semblant de programme (au pire dans la droite ligne de celui dont les éléphants se revendiquaient durant la campagne présidentielle) ou des attaques contre les premières mesures annoncées par le gouvernement, notamment les quatre franchises en matière d'assurance-maladie ou l'annonce du report sien dine de l'allègement de la dette publique, les cadors du PS préfèrent attaquer bille en tête le président de la République sur le fait… qu'il participe à un meeting de son propre parti. Ils oublient simplement que François Mitterrand avait animé deux meetings, avant les législatives de 1986. Un tel trou de mémoire collectif serait-il le résultat d'un "inventaire" au Kärcher des quatorze années de présidence Mitterrand demandé en son temps par Lionel Jospin ???
Une fois n'est pas coutume, comment ne pas être d'accord avec Patrick Devedjian lorsqu'il affirme que "le président de la République est cohérent. Le projet qu'il a défendu à l'occasion de l'élection présidentielle, il le défend à l'occasion des élections législatives" ??? Le futur président du Conseil général des Hauts-de-Seine (gérer le département le plus riche de France, y a pire comme lot de consolation pour ne pas avoir eu de ministère…) est quoi qu'il en soit plus proche de la réalité que Bruno Le Roux, le secrétaire national du PS aux élections lorsqu'il attaque Nicolas Sarkozy en assurant que "peut-être qu'il y a besoin de sa voix aujourd'hui pour cacher la politique qui est en train de se mettre en place". On peut d'ailleurs lui retourner le compliment : peut-être les socialistes ont-ils besoin de taper à tort et à travers sur le président de la République pour cacher l'indigence de leurs propres propositions ???
Pendant ce temps-là, Dominique Strauss-Kahn entérine définitivement le fait que le PS, en plus d'avoir déjà perdu les législatives (il appelle d'ailleurs de ses vœux à ce que la défaite des socialistes aux législatives ne soient "pas trop cuisante"…), ne sera même pas capable de devancer les candidats du MoDem dans certaines circonscriptions. Il appelle donc à réfléchir "au soir du premier tour, dans les circonscriptions où le candidat de gauche est éliminé, laissant face à face un UMP et un MoDem en fonction de la personnalité du candidat centriste, à un soutien du parti socialiste au candidat MoDem pour battre Nicolas Sarkozy".
Décidément au PS les repères gauche/droite sont en train de voler en éclats avec une nette tendance de certains à se déplacer vers droite (et à confondre sciemment social-démocratie et démocratie chrétienne). Sans doute ont-ils fait une croix sur les chances de la gauche de revenir au pouvoir dans les décennies à venir et, prenant exemple que Eric Besson, commencent à préparer un pitoyable passage de frontière idéologique en caressant l'espoir d'un (sous) maroquin…