100 livres en 100 semaines (#63) – La Constellation du Lynx

La Constellation du Lynx c’est une belle grosse brique de presque 600 pages. 600 pages à me répéter, au fil des chapitres, à quel point j’ai malheureusement de grosses lacunes côté histoire québécoise. Je raconte parfois l’anecdote à la blague, mais je comprends encore difficilement pourquoi on nous faisait dessiner les armoiries de St-Méthode et Normandin dans mes cours d’histoire en secondaire II. Bref, ceci peut expliquer cela…

Ce roman de Louis Hamelin a réussi, du moins en partie, à faire la job qui aurait dû être faite lorsque j’étais encore sur les bancs d’école, me raconter la crise d’octobre.

Travail de moine s’il en est un, Louis Hamelin a investi plusieurs années dans ce projet de fiction construit à partir d’une des périodes les plus sombres de notre courte histoire. Archives, minutes de procès, articles de journaux, je n’ose imaginer le temps passer à tenter d’attacher tous les fils ensemble : le provincial, le fédéral, l’armée, le FLQ, les cellules X-Y ou Z, la police, la CIA, les hippies, Montréal, la Rive-Sud, la Gaspésie, Paris, Londres, Alger. Amen.

Le gros défi qui est devenu une de mes frustrations de lectrice ignorante, c’était de réussir à associer les personnages du roman aux véritables individus qui ont vécu cette crise d’octobre. Certains noms qu’on a souvent entendu sont plus simples à identifier (par exemple les frères Rose qui deviennent les frères Lafleur dans le roman ou le ministre Pierre Laporte qu’on appelle Paul Lavoie), toutefois quand on mélange déjà qui a fait quoi dans la vraie vie, on finit par perdre le fil.

Après avoir tenté en vain de retenir trop de noms et tous les liens qui unissaient ce beau monde, j’ai finalement lâché prise pour ne me consacrer qu’à l’histoire, et s’en est toute une! Un thriller qui passe dans le désordre des années 60 aux années 2000, avec comme fil conducteur un écrivain qui a comme mission d’éclaircir ce qui s’est réellement passé en octobre 70.

Une chose est sûre, cette lecture m’a donné le goût d’en savoir plus. J’ai commencé à fouiller dans les archives audio et vidéo de Radio-Canada, un coffre au trésors qui me permet tranquillement de mettre de l’ordre dans tous ces noms, ces lieux, ces événements. Coïncidence, c’est particulièrement intéressant de plonger dans ce récit alors qu’on vit une période disons assez « trouble » politiquement et socialement parlant. Instructif!