Au moment de prendre position sur l'enjeu initial du conflit étudiant (la hausse des frais de scolarité universitaires), en mars dernier, j'écrivais ceci:
"[La hausse] C'est un choix, nous devrions donc en débattre. Voilà pourquoi j'appui le mouvement étudiant. Ils forceront éventuellement le débat. Si ce n'est pas un débat immédiat, ils forceront peut-être le gouvernement à reculer, et cette question deviendra un enjeu lors de la prochaine campagne électorale, le débat se fera donc à ce moment, ainsi que le choix de société."
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L'actualité de cette fin de printemps semble m'avoir donné raison sur ce point; il faudra en débattre, et vraisemblablement pendant une campagne électorale au mois d'août prochain dont un des enjeu principal sera celui des frais de scolarité (*).
Je fais donc un pas en arrière dans le conflit et revient aujourd'hui à cet enjeu initial, qui a été depuis quelques mois, complètement englué dans le conflit social que le mouvement est devenu.
Et je fais ce retour sur l'enjeu initial pour une raison assez simple: Depuis ma prise de position, je n'ai lu nulle part, ni entendu nulle part, un seul argument valable, basé sur des faits et données, qui vienne justifier la hausse des frais de scolarité.
Pour être clair, les (très) rares arguments avancés par le gouvernement et les chroniqueurs pro-hausse sont que les universités sont sous-financées, que le gouvernement n'a pas d'argent pour mieux les financer, et que chacun doit faire sa "juste part". Sur ces arguments, relire ma prise de position initiale pour voir qu'ils ne survivent pas à l'épreuve des faits. Relire aussi au besoin sur les grands principes en cause, sur l'argument du manque d'argent de l'état, et sur une piste de solution proposée pour revenir à des valeurs sociales moins individualistes pour financer les services publics en général, et l'éducation en particulier.
Je fais donc un appel public, ici, en espérant que ce débat social ait réellement lieu (bien que je ne m'illusionne pas sur les biais que le parti au pouvoir lui donnera pour tenter de faire renouveler son mandat).
Un appel public à l'argumentation, basée sur des faits et idées, qui viendraient justifier la hausse. Je ne parle pas des personnalités en cause, ni de la grève, ni des actions des grévistes, des manifestants ou des policiers, ni des déclarations des politiciens. Je parle du choix social de hausser ou non les frais de scolarité.
Laissez vos arguments et textes en commentaires, ils seront par la suite intégrés au billet, et je les analyserai de mon mieux et le plus brièvement et honnêtement possible. Bref, j'invite tous ceux qui sont pro-hausse (et à en croire les sondages, ils sont nombreux et majoritaires au Québec, donc exprimez-vous), à me convaincre. Car pour l'instant, après quatre mois de conflit, aucun argument pro-hausse que j'ai pu lire n'a survécu à l'épreuve des faits. Aucun. Et c'est essentiellement pourquoi je suis toujours contre cette hausse des frais de scolarité.
(Prière d'éviter les répétitions inutiles, les généralités, les préjugés, la démagogie, les insultes ou les jugements de valeurs).
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À vous.
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(*) Le conflit étudiant sera définitivement à l'avant-scène de la campagne, ce qui risque d'être bien diféfrent d'un réel débat social sur l'enjeu de la hausse des frais de scolarité, comme on l'a vu depuis quelques mois déjà. Pour les fins de la discussion, assumons que ce débat ait lieu.