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Le changement...prendra quelques années

Publié le 20 juin 2012 par Clesan

Eurobonds : la France s'incline face à l'Allemagne

 

Par lefigaro.fr

Mis à jour le 20/06/2012 à 18:56 | publié le 20/06/2012 à 17:51

 

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a reconnu que les euro-obligations, c'est-à-dire la mise en commun d'une partie des dettes des États européens, «prendra sans doute plusieurs années».

Le premier ministre français Jean-Marc Ayrault vient d'effectuer une grande manœuvre de rétropédalage dans le dossier européen. Il a admis que l'une des mesures anticrises affichées comme prioritaires jusqu'à présent, les euro-obligations, ne verront pas le jour avant «plusieurs années».

«Je souhaite que nous parlions des eurobonds (ou euro-obligations) à Bruxelles comme d'une perspective. Le système de mutualisation de la dette exige une plus grande intégration politique qui est nécessaire. Cela prendra sans doute plusieurs années. Cependant, sans attendre, il faut agir», a-t-il dit à l'hebdomadaire allemand Die Zeit à paraître jeudi.

Ces derniers jours, les relations franco-allemandes s'étaient fortement tendues. Jean-Marc Ayrault fait donc une concession majeure aux Allemands, 24 heures avant la réunion des ministres des finances de la zone euro et une semaine en amont d'un sommet européen des chefs d'État très attendu. Les euro-obligations étaient un des principaux points de tension avec Berlin. Les socialistes au pouvoir en France les voulaient tout de suite, les Allemands n'y consentant qu'à la fin du fin, seulement si les États de la zone euro acceptent de transférer d'importants pans de souveraineté budgétaire à Bruxelles.

«Les euro-obligations arriveront en dernier», avance Guillaume Menuet, économiste responsable de la zone euro à la banque Citi. «Ils ne seront mis en place que lorsque le Mécanisme européen de stabilité (MES, chargé de prêter des fonds aux États en difficulté, doté de 500 milliards d'euros), sera à sec. En attendant, la première roue du carosse, ce sera l'union bancaire», explique-t-il. Et ce, même si l'Allemagne s'y oppose fermement.

Union bancaire et MES

Paris entend d'ailleurs faire du dossier de l'union bancaire sa priorité. «Nous devons aller vers une supervision bancaire commune, avec un système européen de garantie des dépôts. Nous pouvons aussi trouver des solutions pour faciliter l'accès au financement des États, par exemple par des émissions à court terme ou par la proposition des Sages allemands sur le fonds d'amortissement», a-t-il détaillé.

Le premier ministre a également évoqué le renforcement du MES. Il doit pouvoir agir comme une banque «à certaines conditions», a prôné le Français. En clair, Paris aimerait que le MES, qui servira à prêter aux États en difficulté, puisse emprunter directement auprès de la Banque centrale européenne (BCE) et non plus uniquement sur les marchés financiers. Berlin s'y oppose au motif que le mandat de la BCE exclut un financement des déficits publics.


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