Comme vous le savez, la vie ressemble parfois à un grand huit. Votre petit wagonnet avance tantôt à 2 à l’heure dans les côtes, puis se met à dévaler les descentes à vive allure et vous retourne le coeur en vous suspendant la tête dans le vide. Vous criez, vous hurlez, vous vous cramponnez de toutes vos forces au harnais de sécurité. Parfois aussi vous riez de toutes vos forces et n’avez qu’une envie : retourner sur ce manège incroyable. Parfois vous en descendez livide comme un cachet d’aspirine, le coeur au bord des lèvres et vous vous jurez de ne plus jamais rééditer cette désastreuse expérience.
Et bien les secousses de ces montagnes russes m’ont conduite à consulter un psy et à tenir ce blog. Actuellement je me demande à quoi il sert le psy. Il est bien gentil, écoute patiemment, opine du chef, mais ne me donne guère de pistes à exploiter pour me sortir de la M*** dans laquelle je me suis foutue.
Que de nombreuses fois j’ai pensé que vos commentaires et vos articles étaient 1000 fois plus efficaces pour me faire progresser. Au moins vous, vous n’hésitez pas à donner votre avis et parfois me donner le juste coup de pied au fesses qui me fera me ressaisir !
Bon il a une qualité indéniable ce psy là, c’est qu’il ne me noie pas sous les antidépresseurs. Il est toujours pour en donner le minimum et l’objectif ultime c’est bien d’arriver à se passer de ces fichues béquilles chimiques. Mais des fois j’aimerais bien qu’il s’exprime un peu plus, qu’il me secoue les puces et me donne des pistes vraiment utiles pour arriver à me sortir de cette solitude à la noix. (Parce que ce n’est même pas le célibat qui me pèse, mais bien plus ma vie sociale quasi aussi inconsistante que du papier de soie… Bordel, je veux sortir, voir du monde, déconner entre copines, boire des verres en terrasse, aller au ciné, partir en virée shopping… Ça me manque cruellement. Mais on dirait qu’à l’image des mecs biens, les amis potentiels ont déjà leur petit cercle de fréquentation et qu’il est bien ardu d’y entrer.)
Alors un poil fatiguée et à cran (marre des insultes et de la violence verbale au taf et pas toujours persuadée de pouvoir réprimer la colère qui m’étreint ; marre aussi des insomnies et des crises de larmes intempestives), j’ai voulu consulter mon généraliste pour qu’il m’aide à relancer la machine, qu’il m’aide à booster mon petit corps fatigué.
Bon ben il y est bien gentil aussi ce brave homme, mais dès qu’il a entendu “insomnies“, “nuits blanches”, “réveil à 4 heures du mat” et “grosse fatigue” , il m’a prescrit des somnifères. Au début j’ai pensé, ouai, je les prends à la pharmacie mais je ne vais pas en abuser, je me le garde au cas où, à portée de main. Ça sera juste en cas d’extrême nécessité.
Tu parles ! C’est fou ce que j’ai été courageuse longtemps. J’ai peur de boire une petite bière le soir, mais là ces cachets se sont transformés en petites pilules d’un bonheur magique. Ces somnifères sont des produits ultra dangereux et traîtres.
Quelle ivresse, quel enivrement de se sentir partir, de sentir tout son corps se détendre, de sentir ses muscles se dénouer, de sentir ses pensées s’évaporer dans des limbes brumeuses et sereines… Quelques minutes de délivrance absolue pendant toutes les angoisses de la nuit disparaissent comme par magie…
Que c’est tentant d’en reprendre encore et encore, soir après soir…. Mais bon, stop, faut arrêter ces conneries !!!! J’ai bien envie de mettre le reste de la boîte à la poubelle. (Ne vous inquiétez pas ça ne creusera pas le trou de la sécu, j’ai vérifié, la boîte vaut à peine quelques euros). Parce qu’ils ont un pouvoir absolument terrible de séduction, le pouvoir extraordinaire de m’envoyer si promptement dans un monde tellement meilleur sans toutes ces épuisantes nuits blanches.
J’ai déjà réduit ma consommation de café par 4, je n’achète plus une bouteille de cola par jour, j’essaie d’avoir une activité physique régulière… Me reste encore à ré-apprendre à me passer de ces foutus somnifères qui me faisaient gentiment tourner la tête… Allez, après apprendre à poser correctement une fermeture-éclair, voici donc mon prochain défi à relever ! D’ici là, va falloir s’attendre à quelques nuits à compter les moutons !