C’est pourquoi lorsque l’on me propose de découvrir sur grand écran un film promis au marché vidéo, si le film en question a l’air un tant soit peu prometteur, je peux difficilement décliner. C’est ce qui est arrivé récemment, on m’a offert de voir un petit film de genre inédit au siège de M6, qui éditera le long-métrage cet été en vidéo. Ce film c’est « The Incident », premier long réalisé par Alexandre Courtès, qui a une longue carrière dans le clip derrière lui (celui de « Seven Nation Army » des White Stripes, c’est lui) et une participation au film à sketches « Les Infidèles », pour lequel il avait réalisé les courts interstices séparant chaque long sketch, plus le sketch « Les infidèles anonymes ».
Son CV était suffisamment intrigant et la réputation de « The incident », présenté notamment à Gérardmer et au BIFFF, le Festival de Films Fantastiques de Bruxelles, suffisamment solide, pour que ma curiosité soit éveillée. Pendant l’Euro, il semble que la salle de projection de M6 soit squattée par le service des sports qui en profite pour regarder dans des conditions optimales les matches… et quand ils ont vu débarquer une bande de blogueurs qui venaient mater un film d’horreur, c’était la soupe à la grimace. Pour nous aussi c’était un peu la soupe à la grimace, parce que le film s’est fait attendre de looongues minutes (ce qui au moins m’aura permis de terminer « Le déchronologue » de Stéphane Beauverger, pas mal comme lecture).
Courtès a dû se trouver un peu déçu de voir l’audience aussi peu interagir à l’issue de la projection, les questions ne fusant pas vraiment, mais il y a des spectateurs dont je fais partie qui sont encore à moitié dans le film lorsque la lumière se rallume, et personnellement, il me faut toujours de longues minutes en sortant d’un film pour arriver à articuler une phrase. Alors poser une question au réalisateur qui te scrute, on oublie. « The incident » ne se rangera probablement pas dans la catégorie des longs-métrages inédits que j’enrage de ne pas voir sortir en salles, mais pour ce qui est d’un cinéma de genre fauché, le film se pose comme de bonne facture. Tous les inédits ne peuvent s’en vanter.