Le Nouveau protocole

Par Ffred

L'histoire

Raoul Kraft vit seul dans son exploitation forestière. Un matin, il apprend la mort de son fils de 18 ans dans un accident de voiture. Un drame banal, conclut la gendarmerie. Mais une jeune femme, Diane, arrive de Paris, pour lui révéler des informations troublantes. Cet accident n'en est peut-être pas un. Elle parle de laboratoires pharmaceutiques, de médicaments expérimentaux. Son fils participait à un protocole médical. Il testait un nouveau médicament, les effets secondaires pourraient être à l'origine de sa mort.
Kraft a du mal à y croire, mais décide de monter à Paris pour en savoir plus. La suite des événements semble donner raison à la jeune altermondialiste. Poursuites, agressions physiques, coups de feu, ils doivent prendre la fuite... sans pour autant abandonner leur enquête.
Avec l'aide de Diane, Kraft va quitter le monde simple qui est le sien pour celui du "Nouveau protocole". Un monde où la vérité n'est jamais là où on l'attend.

Mon avis

Presque dix ans après, Thomas Vincent retrouve Clovis Cornillac. Karnaval, son très beau premier film, avait aussi révélé Sylvie Testud alors inconnue. Changement radical de genre avec Le nouveau protocole, un thriller musclé plutôt convaincant. Enfin après avoir avalé l'histoire un peu invraisemblable, on peut se laisser prendre au jeu. Hormis cela, le scénario tient la route. Il peut amener à réfléchir, tout en nous intéressant à l'histoire d'un homme et d'une femme prêts à tout pour faire éclater une vérité. De plus le récit cousu de fil blanc qu'on semble nous annoncer n'arrive finalement pas, les rebondissements et coups de théâtre sont savamment saupoudrés et la fin réserve son lot de surprises. Les dix dernières sont à couper le souffle. Tous les ingrédients sont donc réunis pour passer un bon moment. Car la mise en scène est elle aussi plaisante. C'est franc, carré, rythmé, ça ne s'encombre pas de bons sentiments ni de pathos et encore moins de longueurs, en gros on ne s'ennuie pas. Les scènes d'action et de poursuites sont très bien menées. Le couple Cornillac/Marie-Josée Croze fonctionne parfaitement. Pour une fois lui est plutôt bien, assez sobre dans le genre rustre qui se fait vengeance lui-même, et l'actrice canadienne, pas vraiment à son avantage physiquement, tire plus qu'honorablement son épingle du jeu. Dominique Reymond, second rôle discret du cinéma français, après L'heure d'été, offre une composition courte mais percutante. Bref c'est bien fait, pas le film de l'année, pas inoubliable non plus mais on passe un bon moment, avec un bon suspens et une histoire palpitante. Et comme je dis quelques fois : c'est pas tous les jours...!


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