J'ai trouvé amusants au possible les titres de la presse quotidienne : les journalistes politiques de divers horizons assurent que Borloo veut devenir le patron du centre. C'est curieux, j'ai bien regardé la composition de son groupe et je n'y ai vu quasiment que des élus de droite à l'exception de Philippe Folliot que je considère comme un centriste bien que de sensibilité de droite.
Tous les autres appartiennent à la droite modérée, indéniablement, mais ils ont largement prouvé par leurs votes et leur soutien inconditionnel ou presque à Nicolas Sarkozy qu'ils n'étaient plus des centristes depuis un petit moment déjà. Bref, avec l'UDI, il y a en préparation un nouveau parti de droite à l'Assemblée.
Je suis tout de même gêné : à l'exception d'Hevé Morin (mais vraiment sur le tardà j'en ai vu bien peu s'émouvoir de la dérive droitière de l'UMP. Pour être clair, j'ai même vu plus de critiques surgir de l'UMP elle-même que de ceux qui se veulent des centristes. J'ai entendu Raffarin, Juppé et quelques autres voix isolées à droite se désoler du tour pris par l'UMP dans la dernière ligne de la présidentielle (et même avant) mais c'est à peu près tout.
Au fond, cela ne me dérange pas fondamentalement de travailler avec ces élus de droite, moi qui suis centriste, mais cela supposerait de leur part un minimum d'émancipation, primo, et, secundo, de ne pas me faire prendre des vessies pour des lanternes.
Pour plagier sans vergogne Laurent de Boissieu, journaliste de la Croix expert du centre, par définition, le centre n'est ni à droite ni à gauche, il est au centre. Alors quand j'entends les voix de nos centristes auto-proclamés assurer que le centre a toujours été à droite et que sa vocation naturelle est de gouverner avec la droite, il y a comme un petit souci.
Pour moi, le centre a vocation à s'allier en fonction des idées qu'il défend et c'est bien pour cela que je réclame à tue-tête une plate-forme programmatique pour me faire un avis.
Et un dernier mot : jusqu'à nouvel ordre, un centre sans Bayrou n'est plus le centre en France. Or, je n'ai vu absolument personne dans le nouveau parti de droite de Monsieur Borloo tendre la main au Béarnais. On ne peut prétendre rassembler qui que ce soit sans tendre la main. Quand j'entends certains militants et cadres du MoDem ne jurer que par l'alliance à gauche j'en suis au moins aussi agacé. Un centre qui est à gauche n'est plus un centre.
Bref, pour moi, le centre est capable d'être un pont envers les sensibilités de gauche et de droite les plus modérées. Les lanceurs d'anathème ne m'intéressent donc pas, d'où qu'ils viennent.