La construction de la plus haute tour du monde, Burj Khalifa à Dubaï, a pris plus de 5 ans. Elle mesure 828 mètres et compte 160 étages habitables.
Le chantier de la plus haute tour actuellement en construction, la Shanghaï Tower, dans le quartier de Pudong à Shnghaï, a été lancé en novembre 2008 et les travaux ont pratiquement démarré un an plus tard. L’achèvement du bâtiment était initialement prévu pour l’Exposition 2010, mais il est maintenant attendu pour 2014 au plus tôt. On en est actuellement au niveau 64.
Ces informations confirment l’idée qu’on se fait de la durée de construction de bâtiments complexes.
Or la Chine vient de décider il y a quelques jours la construction d’une tour qui sera la plus haute du monde et portera le nom de Sky City, dans la ville de Changsha (province du Hunan dans le sud de la Chine). La décision a été prise le 5 juin dernier et la livraison est prévue en janvier 2013 , soit un projet de 7 à 8 mois. En réalité, l’édification proprement dite ne commencera qu’en novembre 2012 et durera seulement 3 mois. Ceci sera rendu possible grâce à un procédé de pré-fabrication en usine de 93% des composants. La société en charge des travaux, Broad Sustainable Building, a déjà réussi l’assemblage d’un bâtiment de 16 étages en six jours en Juin 2010, et l’érection d’un hôtel de 30 étages dans 360 heures en Décembre 2011 présenté dans cette vidéo accélérée. Selon un communiqué de presse par l’Académie chinoise des recherches en bâtiment (CABR), un modèle de simulation du bâtiment a résisté à une série de tests de résistance du tremblement de terre – 7,0 à 9,0 en magnitude – menée par CABR en mai dernier.
Des experts de la construction ont cependant émis des réserves sérieuses, du fait notamment du manque d’expérience de la société dans le construction d’édifices de grande hauteur.
Le nouveau bâtiment sera « six fois plus écologique », selon le PDG de la société, avec éclairage entièrement LED, climatisation non électrique, récupération de la chaleur de l’air. Toutes les salles sont prévues équipées d’un quadruple vitrage, de pare-soleil extérieurs, et de toilettes économes en eau. Par ailleurs la rapidité de construction réduirait le gaspillage de matière et la consommation d’énergie.
Il sera intéressant de suivre le développement de ce projet pour constater les résultats par rapport aux attentes et tirer les leçons d’une telle démarche qui, a priori, paraît un pari impossible.
En cas de succès de cette mission impossible, les ingénieurs chinois pourraient éventuellement être sollicités pour décliner leur méthodologie à la réduction des déficits publics …