Rio+20 : 20 ans plus tard, le discours de Severn est toujours d'actualité

Publié le 20 juin 2012 par Bioaddict @bioaddict

Severn, du haut de ses 12 ans, a prononcé un discours historique lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992. Et a mis une claque à tous les politiciens, journalistes et businessmen présents à ce Sommet. 20 ans après, alors que des centaines de chefs d'État et de gouvernement son réunis au Sommet Rio+20 pour discuter d'un avenir durable pour la planète, son discours est malheureusement toujours d'actualité... donnez votre avis 12 12 personnes aiment cet article

Discours à l'ONU de Severn Suzuki

1992, Rio, Premier Sommet de la Terre :

"Bonjour, je m'appelle Severn Cullis Suzuki, je vous parle au nom de "l'Organisation des enfants pour l'Environnement". Nous avons 12 ans, nous essayons de faire avancer les choses. Nous avons réunis l'argent nécessaire pour venir par nos propres moyens. Pour parcourir 5000 miles afin de vous montrer que vous devez changer votre façon de faire.

Je me bats pour mon futur. Perdre mon futur n'est pas pareil que de perdre des éléctions ou quelques points à la bourse. Je suis là pour vous parler au nom de toutes les générations à venir. Je suis ici pour parler au nom des enfants affamés à travers le monde, dont les cris ne sont pas entendus. Je suis ici pour parler au nom des innombrables animaux qui meurent à travers la planète car n'ils n'ont pas d'autres endroits où aller...

J'ai peur de m'exposer au soleil maintenant, à cause du trou dans la couche d'ozone. J'ai peur de respirer l'air, parce que je ne sais pas quelles substances chimiques il contient.

J'avais l'habitude d'aller pêcher avec mon père, à Vancouver où je suis néé, jusqu'à ce que, il y a de cela à peine quelques années, nous trouvions un poisson atteint du cancer. Et désormais nous entendons parler des plantes et des animaux, en voie d'extinction tous les jours et qui seront perdus à jamais.(...)

Si vous ne savez pas comment réparer tout cela, je vous en prie, arrêtez le massacre.

Je suis seulement un enfant, pourtant je sais que si tout l'argent dépensé en guerres était utilisé pour trouver des réponses aux problèmes d'environnement, à en finir avec la pauvreté, quel endroit merveilleux cette Terre serait!

Vous décidez dans quel genre de monde nous allons grandir. (...) Sommes-nous seulement dans la liste de vos priorités?"

Une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement et des dizaines de ministres participent cette semaine au Sommet intitulé Rio+20, vingt ans après le premier sommet de la Terre, et qui a pour objectif de pousser les Etat à s'engager en faveur de l'éradication de la pauvreté et de la préservation de la planète. Ils doivent ainsi ratifier vendredi un projet de déclaration finale de 49 pages, intitulé "L'avenir que nous voulons". Le texte est cependant jugé comme "vide", "nul" et même "ridicule" par beaucoup... Le discours de Severn, 20 ans après, est malheureusement ainsi toujours d'actualité...

Augmentation des émissions de gaz à effet de serre, explosion des déchets, perte de la biodiversité, manque d'eau potable, pollution des océans, augmentation des catastrophes naturelles liées aux changements climatiques... La crise écologique empire chaque jour d'avantage... Si la planète n'est pas prête d'être sauvée à cause du manque d'engagement des Etats, il faut se dire que ce sont finalement aux peuples eux-même de les y forcer. Car comme l'a déclaré Nicolas Hulot le 19 juin lors d'une interview pour Le Nouvel Observateur, "si on les méprise trop longtemps, les indignés d'aujourd'hui n'ont pas vocation à rester éternellement gentils"...

Mathilde Emery