Techniquement, c’est assez simple, je résume les grandes options :
- S’envoyer son manuscrit en recommandé, et ne pas ouvrir l’enveloppe
- Passer par la SGDL et son système de dépôt en ligne
- Passer par un huissier ou un notaire
Voilà, la question est réglée. Ce qui me semble plus important, c’est le sens de cette peur du plagiat, de la contrefaçon, du vol d’idée.
Juridiquement, on ne protège pas une idée, mais la réalisation de cette idée. Il est très rare d’avoir des idées vraiment originales, et bien des auteurs racontent la même histoire sans se connaître, sans avoir jamais lu la production de leur concurrence.
Et c’est pour cela que la loi considère un dépôt de manuscrit comme un commencement de preuve, un indice, mais non pas comme une certitude absolue. Un juge lira votre texte, puis celui de l’auteur que vous accusez de plagiat, et décidera s’il y a vraiment copie, emprunt etc.
Et très peu de procès aboutissent, parce que peu d’auteurs piquent, et qu’en général on pique les idées des auteurs qui cartonnent, pas des inconnus qui ne parviennent pas à se faire publier facilement : je sais, cette constatation est cruelle, mais juste.
Donc, ne vous embêtez pas avec cette obsession : si vous voulez être publié, lu, vous devez prendre le risque d’envoyer vos textes à des lecteurs de maisons d’édition, souvent eux-mêmes écrivains.
La pire chose qui puisse vous arriver serait de rester ad vitam aeternam dans l’obscurité des écrivains inconnus, qui ne sont pas lus.
Prenez le risque (après les précautions d’usage) de diffuser vos textes, sur des blogs, des sites, des forums, permettez le téléchargement gratuit de chapitres : plus on vous lira, plus vous serez accessible, et plus vous aurez de chance de faire votre chemin dans le monde de l’édition.
Oui il faut vous protéger, protéger votre livre, mais pas vous cacher !
Alain Jamot vit à Berlin et est écrivain et éditeur. Il anime le blog http://www.je-publie-mon-livre.com, consacré à l’écriture et l’édition indépendante.