Pour les responsables, les réseaux internes aident à construire une culture commune. Un constat moins partagé par les collaborateurs, qui les considèrent plus comme un simple outil.
Les dirigeants et les salariés n'auraient pas la même vision de l'utilisation des médias sociaux dans l'entreprise, révèle une étude commanditée par Deloitte, cabinet d'audit et de conseil, et réalisée par Harris Interactive. La source de divergence se trouverait majoritairement dans l'influence de ces médias sur la culture même de l'entreprise. Ainsi, l'étude révèle que 41% des dirigeants estimeraient que les réseaux sociaux aident à la fois à construire et à maintenir une culture commune au sein de leur entreprise contre seulement 21% des salariés. Preuve donc que la culture d'entreprise pourrait être également une question de point de vue ? Peut être, quand on sait que les dirigeants se disent à 45% confiants quant aux effets positifs des médias sociaux sur l'environnement de travail. Un chiffre qui retombe à 27% pour les salariés.
Une culture qui devrait passer par l'humain
De même, les plus hauts échelons hiérarchiques estimeraient que l'usage de ces médias instaurerait une véritable transparence dans la gestion de l'entreprise. Ils seraient en effet 38% à penser cela. Un avis partagé par seulement 17% pour les salariés. Et ces divergence d'opinions s'expliqueraient, selon Punit Renjen, président du conseil d'administration de Deloitte, par le fait que "les dirigeants utilisent les médias sociaux comme levier de création d'une culture et pour apparaître accessibles". Et d'ajouter : "Or, bien qu'il soit important de se tenir au courant des moyens de communication, il faut également connaître les limites de telles technologies". Il rappelle en effet que les normes d'instauration d'une culture d'entreprise n'ont pas changé et qu'elles nécessitent avant tout de construire une relation à travers des réunions en face-à-face, des appels téléphoniques directs et des messages personnels.
Regarder dans la même direction ?
Ce qui devrait d'abord passer par une vision commune des objectifs de l'entreprise. Or, selon le rapport, ce n'est pas encore le cas actuellement dans toutes les entreprises. Ainsi, bien que la culture d'entreprise restent pour une majorité de sondés, tout échelon confondu, l'élément le plus important pour le succès de l'entreprise, reste que 76% des dirigeants privilégient en premier lieu la stratégie commerciale par rapport au partage de valeurs communes (62%). Alors qu'à leur différence les salariés estiment les deux facteurs équivalents en ce qui concerne la réussite de l'entreprise avec respectivement 57% et 55%. Et pour Punit Renjen, "pour être une organisation remarquable dans le climat actuel des choses, il est nécessaire d'articuler autour, d'investir et de soutenir plus que jamais la culture d'entreprise". Et de conclure : "Car si correctement prise en charge, celle-ci va transcender toutes les modifications de l'environnement, et servir de fondement pour la viabilité organisationnelle et la croissance".