Mise à jour mercredi 20 juin à 10h45
En juillet 1987, la charmante coiffeuse qui me rafraîchissait le cuir chevelu chaque mois, m'avait fait remarquer que j'avais une tache suspecte sur la tempe gauche. Elle avait observé que sa taille augmentait au fil de mes passages dans son salon de coiffure. Et elle me suggérait de consulter un médecin.
J'en parle à ma femme, qui prend sans attendre rendez-vous chez une dermatologue qui, je l'ignorais jusqu'à la consultation, était une ancienne camarade de classe au lycée.
Elle me fait un prélèvement pour analyse en laboratoire, me donne un second rendez-vous impératif quelques jours plus tard, m'interdisant de partir à mon stage d'alpinisme à La Bérarde dans la Vanoise.
A la seconde consultation, elle m'annonce qu'il s'agit d'une tumeur maligne, m'explique ce qu'est le mélanome malin, et m'informe que je suis attendu à l'Hôpital de la ville à 17 h 00 pour une intervention chirurgicale le lendemain matin.
Une première opération enlève le mélanome et un périmètre de peau de 5 centimètres de rayon.
Quelques jours plus tard une seconde opération me prélève un lambeau de peau sur le crâne pour l'implanter à cet endroit.
Depuis une balafre verticale me traverse la joue gauche, et je dissimule habilement avec la complicité de mon coiffeur la partie chauve de mon temporal gauche.
J'ai même pas mal, et je ne pense jamais à cet épisode douloureux. La cicatrice est une trace à laquelle je ne prête que peu d'attention quand je me rase et que je me regarde dans la glace.
Pendant de nombreux mois j'ai évité de passer devant le salon de coiffure, lieu originel des souffrances endurées. Je n'ai pas eu le courage d'aller exprimer ma reconnaissance à ma jolie coiffeuse. Un jour, je me suis décidé à retourner dans ce salon, mais elle n'y travaillait plus.
J'ai ressenti alors la culpabilité de l'ingratitude.
Cette expérience m'a fait comprendre la fragilité de la vie.
J'y ai repensé lorsque je me suis interrogé sur la question de la reconnaissance dont témoignent certains de nos usagers, et du silence ou de l'oubli que manifestent d'autres. Silence et oubli auxquels nous aurions bien tort d'attribuer des intentions volontaires.
L'absence de gratitude n'est pas nécessairement l'expression de l'ingratitude. Elle procède bien souvent de l'oubli des
problèmes résolus aussitôt remplacés par une nouvelle série de problèmes à résoudre qui accaparent l'esprit.
Cela m'a beaucoup aidé à contempler "la splendeur renouvelée de chaque matin." *
Plume Solidaire
* Henry David Thoreau
Source : le jdc
Mélanome métastatique : mise en évidence d'une nouvelle thérapie ciblée
(Relaxnews) - Des chercheurs français ont réalisé une étude démontrant l'efficacité d'une nouvelle thérapie ciblée destinée à traiter les patients atteints d'un mélanome métastatique ou avancé. Présentés à l'occasion du 48e congrès de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), les résultats de cette étude pourraient permettre à long terme d'améliorer l'arsenal thérapeutique contre ce cancer de la peau.
Présentée par le Dr Caroline Robert, cancérologue et chef de service de dermatologie de l'Institut Gustave Roussy (IGR), cette étude a permis de comparer la nouvelle thérapie ciblée - la molécule trametinib - à deux chimiothérapies actuellement utilisées en traitements standards : dacarbazine et paclitaxel.
Les chercheurs ont inclus 322 patients atteints d'un mélanome métastatique ou avancé porteur de la mutation "BRAF V600E/K" dans l'étude, séparés en deux groupes.
A l'issue de l'étude, les scientifiques ont observé une baisse de 56% du risque de progression du mélanome dans le groupe de patients traités par trametinib, ainsi qu'une survie sans progression de la maladie à 4,8 mois, contre 1,4 mois pour la chimiothérapie standard.
Autre constat positif : la nouvelle thérapie ciblée ne provoque que très peu d'effets indésirables. Les chercheurs ont notamment observé une éruption cutanée, de la diarrhée, des œdèmes, ou encore de l'hypertension.
"Une autorisation de mise sur le marché pour le trametinib devrait être délivrée prochainement, agrandissant ainsi l'arsenal thérapeutique contre cette maladie", concluent les principaux auteurs de l'étude.