J'habite en plein centre ville de Lyon (par choix) et sur le trottoir, en face de chez moi, se trouvent un collège et un lycée, juste à côté. L'avantage c'est que le soir dès 17H, les mercredi après-midi, les week-end et les vacances, je n'ai aucun vis à vis. Tous les locaux sont inoccupés.
Ce matin, alors que je prenais mon petit déjeuner en compagnie de mon mari, mes filles étaient encore au lit comme tous les mercredis, notre attention a été attirée par le brouhaha qui régnait, malgré la pluie, à l'extérieur. Il n'était que 7H15. C'était jour de Bac. Cette semaine, les élèves de terminale ont des épreuves pratiquement tous les jours. A 7H30, la foule de ces jeunes avaient plus que doublée.
Comme chaque année, j'adore les regarder. Le Bac est un peu une épreuve initiatique vers l'âge adulte, il marque définitivement la fin de l'enfance et le début de sa spécialisation pour entrer dans la vie active. J'étais tellement pressée à leur âge de l'avoir enfin ce Bac pour me consacrer à des études en adéquation avec mes aspirations et en même temps bien triste de me séparer de mes amis qui m'accompagnaient au quotidien depuis plusieurs années et avec qui j'avais passé tant de bons moments.
Et puis en tant que mère, j'imagine leurs parents qui se sont levés tôt, ont fait un détour pour les déposer devant ce lycée, confrontés eux aussi à cette grande étape. Je m'imagine moi, la joie sur le visage de voir mes filles passer cet examen et revivant à travers elles, tous ces sentiments contradictoires qui m'habitaient et surtout la vie qui m'attendait pleine de promesses, pleine de possibles.
Mais serais-je là pour les accompagner ces jours si importants ? Personne ne peut imaginer combien mon coeur se sert à cette pensée.
Cette année scolaire qui se termine marque une étape dans la vie de ma grand fille. Elle va quitter l'école et entrer au collège à la rentrée. Cette perspective, voici quelques années n'avaient rien de certain et me voilà avec J. qui entre chaque jour un peu plus vers l'adolescence. De quoi continuer à me faire espérer que moi aussi je vivrais un jour le Bac aux côtés de mes filles.