Date de publication française : 2012 (Seuil)
Genre : Policier
Personnages principaux : Jonfinn Valmann et Anita Hegg policiers à Hamar
A Hamar (Norvège) un couple de vieux notables, modèle de vertu et de dévouement, est trouvé mort : lui, la tête explosée par un coup de fusil, elle, gisant, les os brisés, à côté de son fauteuil roulant. Un peu plus loin dans la forêt, c’est le cadavre d’un homme qui est découvert, l’arrière du crâne défoncé. Apparemment les deux affaires n’ont aucun lien et la hiérarchie policière souhaite les classer au plus vite : un accident, une chute dans l’escalier de la dame en fauteuil roulant, suivi du suicide du mari qui n’aurait pas supporté la mort de son épouse. Quant au cadavre de la forêt on n’a pu identifier le corps. Bien que Jonfinn Valmann connaisse bien le couple de notables, l’enquête ne lui est pas attribuée, c’est à sa jeune compagne, Anita Hegg, qu’elle est confiée avec pour consigne de la boucler au plus tôt en validant l’hypothèse accident plus suicide. Lui, s’occupera du mort de la forêt. Mais Jonfinn est plus intéressé par l’enquête de sa compagne que par la sienne, jusqu’à ce que les deux convergent comme on s’y attendait.
Les personnages, les deux policiers, sont autant préoccupés par leur relation de couple que par l’enquête elle-même. Jonfinn a tendance à marcher sur les plates-bandes d’Anita car il connaissait le vieux couple et il était l’ami de leur fils, mais Anita est susceptible et admet mal cette ingérence. Du coup ils marchent sur des œufs quand ils évoquent leur travail. L’auteur développe, un peu trop à mon avis dans le cadre d’un polar, le fait que leur boulot perturbe leur relation de couple. Les états d’âme de chacun sont longuement développés.
Le rythme du récit est lent. L’enquête avance à petits pas jusqu’à la résolution finale. On reste longuement sur une disparition de piano qui intrigue Jonfinn. On est rarement tenu en haleine, ça se lit tranquillement. L’intrigue est bien construite et l’explication finale est astucieuse et bien maîtrisée.
L’ambiance est aussi froide que le pays dans lequel elle se déroule. Même les conflits, entre les membres du couple d’enquêteurs ou avec d’autres policiers manquent de punch et d’ardeur : on se fait la gueule, on ne se saute pas à la gorge. L’ensemble de l’histoire est convenablement agencé mais a une saveur un peu fade, manquant un peu de brio me semble-t-il.
C’est bien écrit mais le style, très littéraire, manque un peu de nerf pour un polar. Le bouquin se laisse lire mais ne provoque aucune passion, aucun emballement. Un peu trop froid ce Gel nocturne, à mon goût !
Ma note : 3 / 5