L’impitoyable Ravenna c’est moi, ou presque…

Difficile d’échapper aux blockbusters, après Dark Shadows (moui bof), Cosmopolis (vaguement critiqué avec sarcasmes dans un moment de ras-le-bol), Prometheus (perso plutôt apprécié et qui a eu pour autre mérite de m’apprendre le sens du mot préquelle “œuvre réalisée après une œuvre de référence, mais dont l’action se déroule précédemment d’un point de vue scénaristique“…), voici venu le temps de Blanche Neige et le Chasseur (c’est cool, esthétiquement nickel, scénario hyper original, action trépidante [bon on n'échappe pas à une ou deux scènes un peu gnan-gnan...], du beau gosse au rendez-vous et deux heures qui filent à toute allure!).

Autant Charlize tenait un rôle parfaitement inconsistant et inutile dans Prometheus (voir la critique de Belle & Cultivée, ouai je sais je les aime bien les filles là-bas!), autant elle incarne à la perfection la sorcière marâtre, tortionnaire et assassine de Blanche Neige.

“Elle est trop méchante la reine“, Ravenna de son petit nom. Oui sauf que… Bon c’est sûr elle est méga orgueilleuse, bien cruelle dans son genre, gouvernée par une peur panique de vieillir, de perdre ses pouvoirs qui lui viennent de sa maléfique beauté…

Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle en ce royaume ?

Sauf que je n’ai rien trouvé de mieux à faire que de m’identifier à elle ! Limite si je n’avais pas plus de sympathie pour la cruelle reine que pour la “pure” Blanche Neige !

Elle est trop gentille, trop pure, trop courageuse, valeureuse, trop pleine de super qualités tant humaines que physiques la douce Blanche-Neige. Ça en deviendrait presque agaçant…

Trop de féerie tue la féerie…

Parce qu’elle n’a pas toujours été une sale garce perfide cette vieille Ravenna. Que nenni. Elle n’a pas toujours jalousé la beauté des autres femmes, pris la vie des innocents, usé de magie noire, ni asservi des royaumes pour étancher sa soif de vengeance.

Et non. Fut un temps où enfant sa mère voulut la protéger de la cruauté des Hommes en lui jetant un sort… Mais la beauté qu’elle reçut et devait la protéger vint un jour à l’abandonner et son époux de roi vint à la répudier… Et voilà le début de sa folie destructrice, de son courroux maléfique et de sa soif de sang… (Enfin ça et la mise à sac de son village aussi quand elle était gosse, même à cette époque son saligaud de frangin pervers et maboule avait tout d’un angelot inoffensif!).

Donc finalement on peut comprendre qu’elle ait viré aussi déglingo la Reine. Un animal blessé, c’est bien connu, ça devient dangereux !

Bon alors je ne suis pas encore aussi mauvaise, certainement pas aussi mégalomaniaque et encore moins en quête de beauté, mais je comprends qu’il y ait des blessures et des trahisons qui ont du mal à être soignées.

Je confesse aussi que ça doit bien m’arriver, quelques minutes par-ci par-là d’avoir de violentes envies d’émasculation ou de regarder envieusement des filles canons qui passent devant moi !!! (Quand je vous dis que je suis loin d’être parfaite!!!)

Mon auto-prescription sera donc : ok pour quelques secondes de méchanceté gratuite par jour histoire de ne pas finir aussi mal que la Reine !

Genre comme Raspoutine qui s’empoisonnait lui-même à doses infimes chaque jour pour se prémunir d’un assassinat…