Circulation : Gambetta cherche à tourner rond

Affluence des grands soirs, hier, dans les salons de la mairie de Bordeaux. Une bonne centaine de personnes est venue participer à la réunion publique de concertation sur la modification de la circulation autour de la place Gambetta. Enjeu : réduire les nuisances accrues dont souffrent riverains et commerçants depuis la modification du réseau des transports en commun. Aujourd’hui, 1100 bus transitent chaque jour par ce coeur géographique de Bordeaux.
Un réaménagement transitoire
La multitude des arrêts rend la vie des riverains pénible et génère une difficile cohabitation entre usagers des transports et simples piétons. La ville et la CUB souhaitent donc modifier l’organisation de la circulation autour de la place ainsi que le positionnement des arrêts de bus. Mais l’adjointe au maire Laurence Dessertine, qui animait la réunion hier soir, a tout de suite planté le décor : «Sur la question du nombre des bus, il n’y aura de réelle amélioration qu’en 2018, lorsque le tram Fondaudège entrera en service». Cette nouvelle ligne devrait en effet se traduire par un allégement de 200 bus par jour à Gambetta.
« Ce dont nous parlons ce soir, c’est d’un réaménagement transitoire 2012-2018, a précisé l’élue. Car à ce moment là, la CUB lancera un concours d’architecte pour le réaménagement global de la place». En attendant il s’agit donc de patienter. Mais vite ! La réunion d’hier soir, première réunion publique de restitution des scénarios envisagés par les services de la CUB, sera aussi la dernière: «le calendrier est très contraint, car les travaux doivent être réalisés pendant été». Une annonce qui a un peu douché l’enthousiasme des participants, certains se disant convaincus qu’en fait «tout est déjà décidé». Il n’empêche : hier soir, chacun était invité à donner son avis, dans le cadre de «tables de travail», entre les deux scénarios encore en lice.
Deux possibilités
Le premier prévoit de ramener toute la circulation des voitures, dans les deux sens, du côté ouest de la place (coté rue Judaïque) ainsi que le trafic des bus «descendant» (de Clémenceau vers Nancel Pénard), pour ne laisser de l’autre côté que les bus dans le sens «montant». L’autre propose de faire passer toutes les voitures côté est (côté rue Porte Dijeau) et tous les bus côté ouest, avec un arrêt créé côté parc central. Dans tous les cas, un nouvel arrêt de bus sera implanté en haut du cours Clémenceau (au niveau du futur auditorium) et ceux de la rue Michelet seront rouverts. Ces derniers avaient été supprimés par Kéolis lors de la mise en place du nouveau réseau de bus et rapatriés sur Gambetta, au grand dam des riverains. «Le maire et moi nous nous sommes engagés à ce qu’ils soient rouverts, a confirmé Laurence Dessertine hier. Kéolis se débouille comme il veut, mais il faudra les rouvrir».
Au terme d’une bonne heure passée à plancher sur les plans, le consensus avait du mal à se dégager hier soir. Clairement, chacun avait évidemment tendance à considérer les choses selon qu’il habite (ou travaille) à l’est ou à l’ouest de la place, ceux de l’ouest se sentant parfois «lésés dans les deux cas». L’élue indiquait avoir plutôt perçu un avantage pour le premier projet, même si «certains ont aussi dit : on peut toujours laisser en l’état.» En tout cas, c’est Alain Juppé qui va trancher désormais. Sa décision est attendue très vite puisque les travaux doivent commencer bientôt. Les usagers de la place sont prévenus : l’été sera chaud !• Sophie Lemaire