Depuis plus de 3 ans et le rachat de la maison Hoo Paris, je n'ai cessé de pester contre cette municipalité qui laissait un mur de la honte trôner au centre de notre bonne ville, et dès novembre 2010 j'avais écrit un billet pour déplorer cet état de fait et recommander l'habillage de ce mur par un trompe l'oreille décoratif.
Le mur tel qu'il existait depuis 3 ans, avant les travaux
Finalement, après de longs atermoiements, la municipalité à bien voulu reconnaître le bien fondé de ma critique et a donc décidé de passer à l'action. Elle s'est donc enquise de trouver un artiste qui puisse réaliser une fresque murale et le maire lors du Conseil Municipal de février à annoncé la bonne nouvelle aux élus de la ville, avec, cerise sur le gâteau pour moi, l'annonce que je ferai partie de la commission qui déciderait de choisir l'œuvre à réaliser, ce qui me remplit de joie.
C'est ainsi que je ne fus pas trop surpris de constater lundi dernier, 11 juin 2012, que des échafaudages avaient été dressés devant le mur afin d'y réaliser des travaux de préparation à la réalisation de la fresque, même si je m'étonnais de ne pas avoir été convié à la moindre réunion préparatoire avec l'artiste choisi.
Les travaux de préparation avant la réalisation de la fresque imposant d'enlever le crépi existant pour en mettre un nouveau sur lequel exécuter la peinture, quelle ne fut pas la surprise des passants et voisins de découvrir le mercredi que sous cet horrible crépi se cachait un magnifique mur de pierre en boulets avec des encadrements en molasse et en pierre de taile magnifiques .
C'est alors que Mr Jean-Luc Daval, historien émérite et connaisseur de l'histoire de l'art, après en avoir parlé avec Claude MEGEVAND, Président de la Salevienne ( Société d'histoire savante de Savoie) prit immédiatement langue avec le maire de St. Julien, Mr Thenard, pour lui demander de faire suspendre les travaux. Ce que le maire accepta alors que les travaux avaient, entre-temps, continué et que les ouvriers avaient déjà recouvert du nouveau crépi le tiers supérieur de la façade.
Face à ce mur d'une grande beauté dont il était urgent de déterminer la valeur historique et patrimoniale, il paraissait en effet évident qu'un court délai de reflexion s'imposait avant de décider de la suite à donner aux travaux, une fois conseil pris auprès d'un architecte ou historien reconnu.
C'est ainsi, au courant de la décision prise par le maire, et qui me convenait parfaitement, que je me rendais au Conseil Municipal, non sans avoir pris au préalable une photo du mur découvert, afin de soulever le sujet de la fresque et d'en débattre avec mes collègues de la municipalité!
Le mur en boulets avec en haut une partie du crépi neuf
A la fin du Conseil Municipal, alors que le maire nous informait du marché de travaux qu'il avait signé pour les travaux de ravalement de la façade, je me permis donc de soulever le problème lié à la découverte du mur en boulets sous le crépi, et je mentionnais aussi mon étonnement de ne pas avoir été convoqué à la moindre réunion alors que les travaux commençaient. A cela Mme Stalder et Mme Brawand toutes deux adjointes au maire , en charge du projet, m'informèrent qu'une réunion de travail était prévue pour le lendemain, soit le vendredi 16 juin au soir. Réunion à laquelle bien entendu, je n'avais pas été convié, au mépris de la promesse qui m'avait été faite par le maire de m'associer à ce projet. Mon sang alors ne fit qu'un tour , d'autant plus que j'étais déjà passablement énervé par la façon mensongère dont le maire nous avait informé de la démission d'une Conseillère Municipale de la Majorité en début de séance. C'est pourquoi je pris donc la décision de quitter immédiatement la salle du Conseil pour manifester mon mécontentement sur la façon dont les choses se passent dans la commune.
Reprise des travaux le vendredi matin: Le crépi est remis, avec la séparation en haut bien visible
Si, après réflexion, j'ai pu penser que ma décision de quitter la salle était peut être disproportionnée par rapport à l'incident du Conseil Municipal, mon attitude s'est vue renforcée et justifiée, lorsque j'ai découvert à midi le lendemain, vendredi 16 juin, que malgré sa promesse faite à Mr Daval mercredi après midi de suspendre les travaux, le maire avait de façon unilatérale et sans en parler à quiconque, décidé le jeudi soir de faire reprendre les travaux et de recouvrir à nouveau par un enduit le magnifique mur de pierres qui n'aura donc été visible par la population que moins de 30 heures.
Le mur tel qu'il apparait aujourd'hui, une fois le crépi sec
Un exemple de plus de la façon dont Mr Thénard gère cette ville: il lui faut 9 mois pour prendre la décision d'enlever des blocs plastique qui polluent visuellement notre centre ville, mais 24 heures lui suffisent pour décider tout seul d'oblitérer un élément fort interessant du patrimoine de la ville.
On ne peut le laisser faire impunément: et j'engage tous ceux qui, comme moi et Mr Daval, souhaitent une réflexion sur le traitement à apporter au mur, à nous rejoindre dans ce combat afin qu'un débat citoyen ait lieu sur la meilleure solution pour notre ville et pour imposer une réflexion à ce maire qui se moque du passé et qui n'a que mépris pour les éléments patrimoniaux de notre ville!
Tous ensemble, faisons échec à la poursuite des travaux tant que la valeur patrimoniale du mur n'aura pas été évaluée par une autorité compétente.