"Toute croyance est-elle contraire à la raison?", "Peut-il exister des désirs naturels?", "Que gagne-t-on en travaillant ?", ou encore "Serions-nous plus libres sans l'Etat ?". Voici quelques sujets sur lesquels nos jeunes lycéens on dû plancher hier. Et ce n’est pas sans un pincement au cœur que j’ai pensé à eux …
Car on parle à juste titre d’épreuve, et mes souvenirs en la matière sont cuisants. En fait, je n’ai jamais accroché à la philo. Je n’étais pas assez mûre, sans doute, j’adorais la littérature et surtout l’histoire et la géographie. Les sujets étaient moins tentants qu’aujourd’hui. C’était scolaire, il fallait débiter des citations, ressortir les notions étudiées en cours. Mon professeur était un adepte de l’existentialisme. Et je crois bien que la réponse à donner au sujet de devoir se trouvait dans les écrits de Descartes…. Car je ne me souviens plus du sujet de philo, alors que je me souviens très bien du sujet d’histoire, pour lequel j’avais « fait un carton » (Le Japon entre 1905 et 1945). Dieu merci, car la philo était affectée pour moi du coefficient 8, et mon devoir a péniblement atteint un 7/20, soit 24 points à rattraper pour la moyenne. C’est l’Allemand qui m’a sauvé la mise avec 18/20, coefficient 3. Mais du coup, j’ai atteint péniblement une moyenne finale d’un peu plus de 11, autant dire passable.
Bien loin des deux mentions « Bien » qui permirent à Claude d’intégrer Sciences PÔ sans examen. En effet, Claude ayant un an d’avance, a eu le privilège de passer deux parties de bac. Pour moi, l’année suivante, on passait seulement le Français en fin de première, c’était nouveau.
Donc, pour moi, le bac ne fut pas une partie de plaisir, j’ai simplement « sauvé les meubles », et pour entrer à Sciences Pô, j’ai emprunter la voie de l’examen d’entrée en Année Préparatoire - un examen qui à l'époque, était beaucoup moins sélectif que de nos jours.
Je ne subissais aucune pression car ne nourrissais alors aucune illusion sur mes chances d'intégrer la prestigieuse école. J'y suis allée "les mains dans les poches" ... Cependant la philo n’était pas au programme, mais plus simplement une épreuve de « Culture générale ». Mon examinateur, distingué membre de la Cour des Comptes, m’a demandé, à l’oral, pourquoi je m’étais maquillée ce matin-là et à quoi cela correspondait …
Je lui ai répondu: « par panurgisme et par bravade », et cela lui a plu. A quoi tient le destin d’une femme ?