La liste des lauréats de la sélection régionale des Olympiades des Métiers a été dévoilée le 7 juin à l’Hôtel de la Région où étaient reçus les 41 jeunes Rhônalpins qui participeront à la finale nationale organisée à Clermont-Ferrand (novembre 2012). Ils tenteront alors de se qualifier pour les 42es finales mondiales organisées à Leipzig en juillet 2013.
À 18 ans, Damien Rivier s’était lancé dans les Olympiades des métiers en bijouterie joaillerie parce que « ça ne coûte rien d’essayer ». Et le jeune Haut-Savoyard en dernière année de brevet des métiers d’Art, à Valence depuis quatre ans, ne regrette pas. L’étoile filante qu’il a dû réaliser, imposée à tous les candidats pour les Olympiades régionales des métiers en bijouterie-joaillerie, l’a mené jusqu’au concours national des Olympiades, qui récompense les meilleurs élèves dans plus d’une quarantaine de métiers différents. Tous les deux ans, les finales mondiales des Olympiades des Métiers accueillent un millier de jeunes originaires de près de 60 pays. Cette manifestation est une occasion pour ces jeunes professionnels de se mesurer à des concurrents internationaux et de comparer leurs compétences dans plus de 40 métiers (chaudronnerie, ébénisterie, web design, art floral, cuisine, etc.). Cette année, 230 jeunes Rhônalpins, représentants 37 métiers, ont participé aux sélections régionales, organisées par la Région Rhône-Alpes et l’AROM. Elles étaient ouvertes à tous les jeunes de moins de 23 ans et ont permis aux 41 lauréats Rhônalpins (13 en formation initiale, 25 autres en alternance et 3 salariés). Et pour Damien, c’est dans la bijouterie joaillerie, métier passion qu’il a découvert à 14 ans, en 3e.
Damien Rivier, élève en deuxième année de brevet des métiers d’art au lycée Amblard à valence en bijouterie-joaillerie participera à la finale nationale des olympiades des métiers en novembre prochain à Clermont-Ferrand.
Si Damien ne se met pas encore la pression, c’est pourtant un certain honneur qu’il doit défendre : depuis deux ans, Valence s’affiche à la deuxième place du classement national, talonnant Paris. « Je ne sais pas ce qu’il y a à gagner, je participe pour le plaisir, pour la renommée que cela peut avoir » concède, souriant, le cinéphile aguerri. Car en plus de ses six mois de stage, un prix aux Olympiades sur son CV pourrait lui ouvrir quelques portes.
Une préférence pour les bagues
La 1ère compétition internationale Worldskills a eu lieu en Espagne en 1950. Chacune des 23 régions organisatrices gère ses épreuves de sélection (pour la région Rhône-Alpes, ce sont l’Arom et le Conseil régional) ; le COFOM organise les épreuves nationales ; Wordskills organise le concours international. En 2011, celui-ci a réuni 54 pays à Londres, représentant 45 métiers avec près de 1 000 jeunes, devant 200 000 visiteurs. Rhône-Alpes s’était alors particulièrement distinguée en 2011 avec treize jeunes lauréats aux épreuves nationales des Olympiades des Métiers à Paris en février 2011 dont quatre médaillés d’or qui ont intégré l’équipe de France à Londres au concours international, revenus avec une médaille d’argent en charpente et trois médaillons d’honneur en esthétique, contrôle industriel et peinture automobile. En 2012, 41 lauréats sur 230 candidats en compétition dans 37 métiers en Rhône-Alpes s’entraînent pour participer aux finales nationales de Clermont-Ferrand du 22 au 24 novembre 2012. Les médaillés d’or iront à Leipzig en Allemagne en juillet 2013.
Une destination que n’imagine même pas encore l’aîné d’une fratrie de trois enfants, qui rêve d’ouvrir une bijouterie avec des copains, en Suisse. Et le nom est déjà tout trouvé : 2DJAL, de l’initiale de chacun des acolytes. Mais avant, il leur faut finir leurs examens. Et passer l’épreuve des Olympiades pour Damien, en novembre prochain, à Clermont-Ferrand. Et c’est là sa seule petite angoisse. « J’aime que tout soit prévu, carré et là je ne sais pas si ce sera dans un lycée ou dans une seule grande salle… » reconnaît le jeune homme. Il n’a aucune idée de la pièce qu’il devra réaliser mais aime réaliser des bagues même s’il n’en porte pas. « J’en ai fait pour ma copine et mon cousin. Et pour la fête des mères, j’ai fait un collier ! » rit-il. Cet amoureux du dessin compte se spécialiser en sertissage l’an prochain car pour l’heure, les terminales en métier d’art bijouterie ne touchent pas aux pierres précieuses.
Article paru dans le Dauphiné Libéré du samedi 16 juin 2012