Perfide Albion
Publié le 19 juin 2012 par Yvesd
Faire confiance aux Anglais est décidément impossible. Quand ils ne brûlent pas Jeanne d’Arc sur la place du marché de Rouen ils déportent Napoléon à Sainte Hélène, quelque part entre les Malouines et l’Afrique du Sud. La France éternelle sera-t-elle toujours la victime innocente de la perfide Albion ? La réponse est « oui » comme le prouve l’indécente proposition de David Cameron de « dérouler le tapis rouge » à ces salauds d’entrepreneurs français qui refusent de se faire tondre ras, façon brebis des Shetlands à l’approche de ce qui fait office de printemps dans ces contrées barbares. Bonjour l’Entente Cordiale : c’est Fachoda qui recommence avec ce pôvre Michel Sapin dans le rôle du capitaine Marchand contraint de décamper avec sa poignée de tirailleurs sénégalais devant les troupes de Lord Kitchener. Rappelons à toutes fins utiles aux candidats au bac que c’était en 1898, quelque part dans le sud du Soudan, et que ça a bien failli nous valoir une nouvelle guerre de 100 ans.
Voici donc le Royaume-Uni promu au rang enviable de paradis fiscal. C’est franchement cocasse quand on connaît les taux d’imposition sur le revenu auxquels sont assujettis les bien-aimés sujets de Sa Gracieuse Majesté la Reine. C’est carrément hilarant quand on pense au climat de merde qui règne la plupart du temps sur les îles britanniques : c’est clairement pas demain que les touristes teutons vont s’y bolider pour se faire bronzer les fesses. Même si le réchauffement climatique, tant attendu ces jours ci par les lecteurs de « Restons Correct ! » qui ont le malheur de résider au nord de la Loire, s’accélère enfin un peu. La vérité c’est qu’en matière fiscale comme en matière météorologique, la notion de paradis est très relative et toujours dépendante des conditions infernales observées ailleurs. En clair : si la France ne virait pas à l’enfer fiscal il n’y aurait pas de paradis du même métal. En cette matière comme en d’autres la concurrence libre et non faussée finit toujours, un jour où l’autre, par avoir le dernier mot.
C’est donc reparti pour un exode massif des
Frenchies les plus capables et les plus entreprenants de l’autre côté du Channel. Comme en 40 avec les
Free French à l’appel du général De Gaulle, comme en 1685 avec les entrepreneurs huguenots, lors de la révocation de l’Edit de Nantes par ce parangon d’humanisme et de tolérance que fut le Roi Soleil. Sauf que ce coup ci y’aura officiellement tapis rouge et que ça a déjà commencé comme nous le notions dans « Tous à Londres ! » l’excellent billet publié ici même il y a quelques jours (1). Il se pourrait même que ce nouvel
appel du 18 juin lancé depuis le Mexique par le Premier Ministre british soit annonciateur d’un nouveau « coup de Trafalgar », du genre qui vous rince bien les ambitions totalitaires, qui vous essore sérieux les pulsions taxatrices.
Reste juste à régler le problème de la bouffe et c’est pourquoi notre suggestion du jour s’adresse au Gouvernement de Sa Majesté : Faites en sorte de développer le p’tit commerce de la (vraie) galette-saucisse du côté de South Kensington et vous verrez que ça va se bousculer grave au portillon de votre tapis rouge…
(1) Pour ceux qui l’auraient zappé c’est ici : http://restonscorrect.20minutes-blogs.fr/archive/2012/06/06/tous-a-londres.html