Rien ne va plus, mon regard croise des trenchs, des manteaux épais, des mines désabusés, par ce manque de rayon chaud, par ce manque encore plus fort de luminosité. Une souffrance discrète, une déprime prolongée par ce printemps qui n’aura pas exister, demain nous serons en été. L’interrupteur se bloquera-t-il alors sur la pleine chaleur ?
Et puis soudain, pensant déjà aux premiers mots de cet article, dans cette grisaille, un regard perdu sur vos chevelures, sur les coups de brosse au dernier moment, sur un maquillage à compléter d’un coup de rouge à lèvres, d’un trait précis d’eye-liner, soudain elle apparaît. Je l’aurai presque embrassé, demandant une standing ovation au public de ce quai de gare, entre deux trains. Elle, cette femme qui marche avec ses talons vernis noirs, huit centimètres de démarche légère, un léger voile blush sur les jambes, une teinte d’été, premiers pas vers le bronzage, une robe cachée sous son trench court. Une robe néo-rétro, corolle parfaite sur ses hanches, noire avec les petites fronses au niveau de la sa taille, avec un plumetis de pois blancs. Une coiffure relevée, années soixante, un chignon tourné, une féminité assurée !
Un rayon de soleil ou un étourdissement de ma part dans cet univers gris et triste, le mot est assez fort pour le ressentir après trois mois d’un ciel entre blanc fade et noir d’orage. Est-elle réelle ?
Vivement l’été !
Nylonement