Quand une saison refuse de se voir dans un miroir

Publié le 19 juin 2012 par Gentlemanw
La mode est en deuil ce matin,  dans un espace avec uniquement des jeans et des pantalons. Ce matin, unanimement, les votes ont été pour protéger les jambes de cette saison totalement désordonnée. Vent sur le quai de gare, tout autour de moi, à perte de vue, personne après personne, il n’y a que des jambes qui ont froid. La température ne dépasse pas les 14 °c quand elle atteindra au mieux les 20°c en fin d ‘après-midi, sous la pluie. Nous sommes à la mi-juin et plus rien ne motive les plus courageuses. Celles qui avaient tenté jeudi dernier le mini-short noir avec guipure sur des collants semi-opaques, celles qui avaient sorti les tuniques et les leggings, elles ont osé, peut-être regretter le lendemain que le temps ne les remercie pas, que la pluie revienne sur les jambes nues, mouillant les ballerines fines. La délicieuse Agnès www.agnesetien.com

Rien ne va plus, mon regard croise des trenchs, des manteaux épais, des mines désabusés, par ce manque de rayon chaud, par ce manque encore plus fort de luminosité. Une souffrance discrète, une déprime prolongée par ce printemps qui n’aura pas exister, demain nous serons en été. L’interrupteur se bloquera-t-il alors sur la pleine chaleur ?

Et puis soudain, pensant déjà aux premiers mots de cet article, dans cette grisaille, un regard perdu sur vos chevelures, sur les coups de brosse au dernier moment, sur un maquillage à compléter d’un coup de rouge à lèvres, d’un trait précis d’eye-liner, soudain elle apparaît. Je l’aurai presque embrassé, demandant une standing ovation au public de ce quai de gare, entre deux trains. Elle, cette femme qui marche avec ses talons vernis noirs, huit centimètres de démarche légère, un léger voile blush sur les jambes, une teinte d’été, premiers pas vers le bronzage, une robe cachée sous son trench court. Une robe néo-rétro, corolle parfaite sur ses hanches, noire avec les petites fronses au niveau de la sa taille, avec un plumetis de pois blancs. Une coiffure relevée, années soixante, un chignon tourné, une féminité assurée !

Un rayon de soleil ou un étourdissement de ma part dans cet univers gris et triste, le mot est assez fort pour le ressentir après trois mois d’un ciel entre blanc fade et noir d’orage. Est-elle réelle ?

Vivement l’été !

Nylonement