L’ACSIA (Association des Collectivités Sites d’Industrie Automobile) présidée par le Ministre de l’économie Pierre Moscovici vient de rendre public un livre blanc intitulé “Enrayer le déclin du site automobile Français”.
L’avenir de la filière en jeu
Ce qui est en jeu dans ce rapport, c’est ni plus ni moins que l’avenir de la filière automobile en France, le rapport énonçant à ce sujet je cite que :
“A défaut d’une réaction énergique, nous en sommes arrivés à ce stade critique où le déclin industriel s’engagera dans un cycle fatalement irréversible. C’est la situation qu’a vécu le Royaume-Uni il y a une vingtaine d’années. C’est celle qui est en train de se nouer en Italie. C’est celle qui menace l’automobile française en 2012.”
Il se trouve que l’industrie automobile Anglaise semble renouer pour partie avec la croissance, tandis qu’en Italie la stratégie du patron de Fiat Marchionne comme une grande partie de ses homologues Européens se déplace de manière croissante hors du pays, vers d’autres marchés, dans le même temps qu’il impose d’une manière relativement dictatoriale une régression sociale sans précédent dans les usines du groupe restées en Italie .
Forte mobilisation des collectivités concernées
En France les sites historiques d’implantation ont donc choisi de se mobiliser, reste à savoir quelle est la marge de manoeuvre d’acteurs territoriaux qui de toute façon ne pourront rien sans l’appui d’un pouvoir central fort, et les modalités d’un redressement de la filière, les constructeurs joueront-ils le jeu? Ou bien comme Renault durant ces dernières années accepteront-ils l’aide de l’Etat sans que la contrepartie soit à la hauteur de l’effort consenti par les pouvoirs publics ?
La France Importatrice nette
Le rapport rappelle que la France est désormais importatrice nette d’automobiles, avec il est vrai un taux de couverture importations / exportations variant de manière significative en fonction du type de véhicules :
- 58% pour les utilitaires légers
- 68% pour les véhicules particuliers
- 92% pour les véhicules industriels,
(note : plus le taux est faible, plus la part d’importation est importante)
Sachant qu’en valeur (et non en volumes de véhicules) le taux de couverture importations / exportations tous véhicules confondus est de 92%, avec des perspectives de dégradation si l’on en croit le rapport.
Il est cependant un domaine où le taux de couverture importations / exportations traduit un excédent de couverture, c’est celui du poste « pièces et moteurs » qui se situe à 133%. L’explication vient du fait que les véhicules assemblés hors hexagone par les constructeurs français utilisent des pièces et moteurs encore largement fabriqués en France. Reste à savoir pour ce qui est de ce taux de couverture, l’incidence qu’aura l’évolution de la législation sur les pièces apparentes réclamée avec insistance par les consommateurs, les distributeurs, et les assureurs.
Un rapport qui plaide pour le paritarisme
Le rapport plaide pour un véritable (je cite) “New deal automobile entre Etat, Collectivités, constructeurs, et partenaires sociaux”, un signal intéressant et encourageant, à n’en pas douter que cette réintroduction du paritarisme – par la grande porte – dans le dossier auto, dans un “microcosme” Européen qui aurait pu s’avérer tenté par la politique de muselage des syndicats (et des salariés…) à la Marchionne.
Consulter le rapport Enrayer le déclin du site automobile Français
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