CHAQUE jour un peu plus, mon Dieu, que, de moi-même,
Je ne fasse qu’un vide où Vous deveniez tout.
Entrez en moi, Seigneur, ô Vérité suprême,
Vous seul qu’on puisse aimer sans trêve et sans dégoût.
Oui, je Vous ai reçu ce matin à la Messe ;
De ma tremblante voix je Vous ai consacré,
Que j’aille maintenant bénissant la jeunesse,
Les yeux clairs, le front pur, limpide et délivré.
Que tout ce que dis passe en vigueur aux âmes ;
Elles n’ont plus de joie, elles n’ont plus d’amour ;
Un vent froid a soufflé sur les antiques flammes.
Nous errons dans la nuit : mais Vous êtes le jour.
Ils seront éclairés d’espoir à mon passage,
Me sentant plein d’ardeur à la fois et de paix ;
Mes pas les guideront si Vous me gardez sage :
Seigneur, préservez-moi de moi-même à jamais.
Soyez-moi dans la lutte une sûre défense ;
Entretenez sans fin ma lumière et mon feu.
Mais j’entends l’avenir qui chante dans l’enfance :
Je vais parmi les fils et les filles de Dieu.
Louis LE CARDONNEL (1862-1936).
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