La marche pourrait être le transport de l'avenir

Par Opapilles

Certains analystes proches de l'Association pour l'étude du pic pétrolier et gazier, tels que Harald Frey, de l'Institut des transports de l'université de technologie à Vienne en Autriche, se plaisent à souligner que l'ère du transport automobile de masse ne durera pas plus de 200 ans. Elle représente une fraction temporelle minime en regard des 6 millions d'années pendant lesquelles les humains et leurs ancêtres se sont déplacés à pied. Selon une étude de l'université de technologie de Vienne, le gain de temps permis par la voiture individuelle n'augmente dans aucune grande métropole de la planète. Marcher, rouler à vélo, utiliser scooters et voitures électriques, revenir à la voiture à chevaux, sont autant de mobilités qui pourraient émerger dans un futur proche. D'ores et déjà, il faut réduire la taille des automobiles et promouvoir les autobus en site propre, optimiser le nombre de passagers par véhicule, relocaliser au lieu de globaliser, changer d'échelle de valeurs, promouvoir la lenteur plutôt que la vitesse, la coopération plutôt que la compétition.

Pour Harald Frey, qui dit efficacité énergétique dit effet rebond, la modération de la consommation de carburant par des véhicules plus efficients aura tendance à donner l'illusion de pouvoir aller toujours plus loin pour le même coût. Elle ne changera pas la donne, mais ne fera que reporter le problème de la dépendance au pétrole et la congestion urbaine. D'où la nécessité de redessiner l'espace urbain. La capitale autrichienne en est un exemple, qui a su chasser les voitures en réhabilitant l'espace public au profit du tramway, du vélo et de vastes zones piétonnes. En raison d'une offre de qualité de transports en commun, de plus en plus de Viennois renoncent à passer leur permis de conduire. Redessiner l'urbanisme, lutter contre l'étalement des zones pavillonnaires totalement dépendantes de l'automobile, valoriser le commerce de proximité plutôt que les grandes surfaces sont autant de mesures susceptibles d'atténuer les effets du pic pétrolier. En fin de compte, ce sont les piétons qui seront gagnants, car ils bénéficieront d'une qualité de vie élevée dès lors que les villes se décongestionneront. La marche pourrait être le transport de l'avenir.

Pour en savoir plus, on peut consulter le site actu-environnement.com