du 21 mars 2012
On se demande bien ce qui fait courir les gens à aller se cogner contre le mur. Depuis le temps que la chasse aux trafics en tout genre a été lancée, il y a encore des téméraires pour s’adonner à leur sport favori, le trafic d’animaux protégés. Samedi dernier, 97 tortues appartenant à une espèce protégée de Madagascar ont été interceptées sur le parking de l’aéroport international d’Ivato. Une valise a été préparée par des trafiquants pour être embarquée sur le vol à destination de Bangkok. Il faut dire que les gendarmes ont tapé dans le mile lors des fouilles, devenues systématiques, des bagages des futurs passagers sur le dit vol. Décidément, il y aura toujours des gens qui voudront absolument participer activement à appauvrir la biodiversité de la Grande île, voire à la vider complètement. Aussi étrange que cela puisse paraitre, la principale destination de tous les trafics a été toujours l’Asie et il faut croire que ça le restera encore pour un bon bout de temps au vu de la persévérance des trafiquants qui s’ingénient à tromper la vigilance des douaniers et consorts.
Là on est bien loin des soucis engendrés par le procès controversé de Raymond Ranjeva, ancien vice-président de la Cour Internationale de Justice (CIJ) de la Haye, de 2003 à 2006, accusé de complicité dans la préparation d’un coup d’Etat. Et dire que sa fille comparait également à ses côtés dans ce procès. Drôle de situation et drôle de procès dans la Grande île où Raymond Ranjeva, 70 ans, un professeur agrégé de droit à la retraite se retrouve de l’autre côté de la barre, jugé par ses paires d’antan. Nul n’ignore que le professeur Raymond Ranjeva est issu de la haute noblesse merina, et qu’il est considéré par beaucoup comme une figure importante de la Grande île, et pas que pour l’île car il est également membre de la commission Justice et Paix du Vatican. Bref, une personnalité que certains aimeraient bien voir tomber de haut…
Mais c’est surement dans l’air du temps, à l’image de la ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa, et le président du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), Arnaud Marius Auguste, qui s’entredéchire en s’accusant mutuellement d’être trempé dans des affaires louches en justice. Rien de tout ça n’est pour redorer le blason de l’île Rouge, on dirait que ça tombe dans la banalité quotidienne du malagasy lambda, rien ne pouvant plus faire rougir dans l’île, le ridicule ne tuant point, comme chacun sait. Mais du moment qu’on ne prenne pas la population pour un punching-ball dans ces batailles de haute voltige, à quoi bon s’en faire ? Ils finiront bien par s’entendre un de ces quatre…