DU 23 mars 2012
Avec la faiblesse manifeste de l’Etat malien à endiguer les avancées des rebelles touaregs, il était plus que prévisible qu’un putsch puisse être perpétré un de ces quatre. Et là, ça n’a pas raté, les Maliens ont découvert hier au petit matin à la télévision des militaires en uniformes leur expliquant qu’ils viennent de prendre le pouvoir. Leur porte-parole a annoncé la dissolution de toutes les institutions, ainsi que la suspension de la Constitution. Corollaire inévitable : un couvre-feu a été décrété. Mais il ne faut pas croire que ce putsch ait été perpétré par les rebelles touaregs, loin de là. Car la faiblesse de l’armée malienne face aux touaregs pourrait s’expliquer par un malaise au sein de l’armée régulière elle-même, il a été rapporté que la grogne d’une partie de l’armée malienne a existé depuis plusieurs semaines déjà. Le point de départ de ce putsch a donc vu le jour avec une mutinerie dans une garnison proche de Bamako, et ça a continué sur une descente des soldats dans les rues de la capitale pour finir par des combats avec la garde présidentielle qui ont duré une partie de la journée. Il est universel, du moins en Afrique que « qui tient l’armée tient le pays », le président Amadou Toumani Touré en sait quelque chose maintenant qu’il est entre les mains des putschistes, du moins selon les dires de ces derniers.
Et dire qu’un processus électoral a été déjà enclenché au Mali, une présidentielle dont le premier tour était prévu le 29 avril. Comme quoi l’engagement vers des élections présidentielles n’assurent en rien une réussite en Afrique où tout est possible et où les virages à 180° peuvent se faire en un tournemain.
En tout cas, la Grande île « glisse » tout doucement vers la rationalisation de la préparation des élections. Le CENIT s’est vu offrir un panel de 17 prétendants qui ont remis leurs dossiers de candidature pour la présidence de la Commission Electorale. On dirait que les évènements se bousculent, surtout avec la recommandation du président de la Transition pour la tenue d’un Conseil de Gouvernement extraordinaire pour ce Lundi 26 Mars 2012 afin de débattre du Projet de Loi portant amnistie et de poursuivre pour le lendemain la tenue d’un Conseil des Ministres pour son adoption.
Pareil pour la diligence de la sortie du verdict de la Cour Criminelle Ordinaire sur l’affaire BANI : la relaxe pure et simple du professeur Ranjeva qui a été acquitté. Coup dur pour les militaires par contre qui ont écopé de sanctions diverses.
Amadou Toumani Touré, chassé du pouvoir