Euro 2012 / Danemark – Allemagne: La Loi Du Plus Fort

Publié le 18 juin 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Quasi certaine d’être qualifiée avant le match mais pas à l’abri d’un incroyable rebondissement, l’Allemagne a su faire le nécessairepour s’offrir un 3/3 face à une équipe du Danemark finalement éliminée sans démériter.

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On connaît le pragmatisme allemand et sa propension à tout prendre au sérieux. Avec six points et un pied et demi en quart (il faudrait perdre et que le Portugal gagne dans le même temps), Joachim Low aurait pu se poser la question d’une gestion de groupe et faire reposer quelques uns de ses éléments. Il faut dire qu’avec un banc qui compte Gotze, Klose, Reus, Kroos ou Schurrle, il y a de quoi voir venir. Et bien pas de place pour la rigolade, c’est l’équipe-type qui est aligné d’entrée. Tout juste Bender vient remplacer Boateng, suspendu, en latéral droit.
Le Danemark, que certains ont enterré trop vite et qui a montré ses belles ressources morales contre le Portugal, peut encore y croire malgré la défaite dans les derniers instants lors du dit-match. S’il veut s’assurer une qualification, il doit jouer pour gagner. Pourtant, le secteur offensif se retrouve un peu moins épais avec la sortie de Rommedahl et la titularisation de Jakob Poulsen pour densifier le milieu dans un trident avec Kvist et Zimling. Du coup, Eriksen,habituel meneur mais décevant depuis le début de la compétition, se retrouve au poste d’ailier droit, dans un rôle proche de celui de Nasri face à l’Angleterre.

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Comme depuis le début de la compétition, l’Allemagne prend très rapidement les commandes du match. Il ne lui faut pas plus de deux minutes pour trouver une première position de frappe favorable par Müller. Le même Müller que l’on retrouve quelques secondes après pour une énorme occasion à six mètres du but avec une reprise de volée écrasée qui finit miraculeusement dans les bras d’Andersen. On l’a compris, plus vite ce sera plié, mieux ce sera pour les allemands. Sur les deux actions, c’est le côté gauche de Lahm et Podolski qui a été utilisé. Pas un hasard puisque le côté droit défensif danois est le plus faible et certainement prêt à souffrir tout le long de la partie. Plus surprenant, la position très avancée de Khedira, plus offensif que son compère Schweinsteiger en ce début de rencontre.
Le Danemark n’est pas du tout entré dans le match et subit la dure loi allemande. L’enjeu sans doute mais le manque de créativité au milieu, additionné au haut pressing allemand empêche toute tentative d’actions danoises. A vu d’oeil, quand les danois sont à trente mètres de leur but, on compte la totalité de l’équipe allemande dans le camp adverse. Juste pour faire peur.
Et ça marche puisque plus les minutes passent et plus les allemands se montrent dangereux et nombreux dans la surface. Le rouleau-compresseur est en marche et sans surprise, ouvre le score. Très timide lors des deux premières sorties, Podolski, en vue depuis le début de cette partie, se rappelle aux bons souvenirs de tout le monde en reprenant un ballon de Müller dans la surface. Le problème devient véritablement insoluble pour le Danemark, totalement spectateur et qui doit donc passer non pas un mais deux buts à la défense allemande pour espérer quelque chose d’autre qu’un miracle. De miracle, l’égalisation immédiate danoise en est presque un. Sur un corner tiré au second poteau, Bendtner remet dans le paquet pour ce diable de Krohn-Dehli qui trainait par là. Cette équipe est d’un sang froid effarant et doit sûrement posséder le meilleur ratio occasion/but de la compétition.
Tout repart de zéro ou presque puisqu’avec cette égalisation, le Danemark est de nouveau qualifié à la grâce du but d’avance des Pays-Bas dans l’autre rencontre. Mais l’Allemagne n’en démord pas et continue d’attaquer, piquée au vif par cette égalisation venue de nulle part. Néanmoins, les scandinaves sont un peu plus présents, répondent de manière plus poussé même si chaque accélération dans le jeu teuton pose énormément de problème au bloc danois. Les meilleures occasions sont toujours à l’actif de la Mannschaaft, par l’intermédiaire de Gomez, très discret pour le moment, Podolski sur coup franc ou Khedira, quasi meneur de jeu, sur une incroyable séquence collective. Le scénario du début de partie a donc repris son cours tout doucement et le Danemark peut s’estimer fort heureux de rentrer au vestiaire sur ce score nul qui leur donne encore toutes leurs chances de qualification.

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Comme face au Portugal, le diesel danois va bien mieux débuter sa seconde période. Plus haut sur le terrain, plus précis dans ses combinaisons, le Danemark est même tout près de marquer son second but sur une excellente remise en retrait de Bendtner pour Poulsen qui voit sa frappe ras de terre flirter avec le poteau de Neuer. Les allemands sont quelques peu amorphes dans cette reprise et tentent tant bien que mal de se remettre en selle. L’entreprise danoise porte ses fruits et posent enfin des soucis, ou plutôt se donnent de l’air. Parce qu’on ne peut pas dire que l’arrière-garde allemande soit inquiétée outre-mesure. Juste remarque-t-on que la récupération se fait plus basse et le pressing moins appuyé. Une période de temps faible courante, qui va durer un quart d’heure, le temps de reposer le pied sur le ballon.
Conscient que l’équipe a sûrement besoin de jus dans son second souffle, Low fait sortir Podolski à l’heure de jeu pour mettre Schurrle, le jeune ailier de Leverkusen. Pas le temps de gamberger, le voilà déjà impliqué dans la première vraie opportunité de son équipe en seconde période. Bien décalé côté gauche par Khedira, il va voir sa belle frappe bien repoussée par Andersen, toujours aussi impeccable. Voici donc l’Allemagne repartie au combat et engagé, pour les vingts dernières minutes, dans un attaque-défense bien plus dessiné qu’en première mi-temps. Les allemands ne cherchent absolument pas à gérer et le vrai suspens réside dans la capacité danoise à résister le plus longtemps possible aux assauts du vice-champion d’Europe en titre.
Au moment où Klose remplace un timide Gomez, Cricri Ronaldo vient de claquer le doublé face au 4-1-5 absurde des hollandais. La donne est simple et limpide: si le Danemark marque (sic), les scandinaves passent et éliminent les allemands! Sinon, c’est le contraire qui se passe. Le doute est donc permis dans les esprits allemands dans leurs envies de jouer de l’avant. Durant cinq minutes du moins. Sur un magnifique contre lancé par lui-même Bender vient crucifier les danois, bien aidé par l’incroyable erreur d’appréciation de J.Poulsensur le coup. A dix minutes de la fin, on ne prend pas les allemands. Les danois auront beau essayer de jeter leurs dernières forces dans la bataille, notamment dans le jeu aérien, et de jouer plus haut avec deux pointes, la résignation prend le pas sur la conviction. Résultat, les attaques sont trop imprécises, trop floues, trop peu dangereuses finalement.

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C’est donc un 100% pour les allemands avec trois victoires en autant de rencontres. Sans jamais donner l’impression de forcer son talent (les trois victoires se sont terminées sur un seul but d’écart), juste plus fort, l’Allemagne se place en fort bonne position en rencontrant la Grèce lors des quarts. Côté danois, on peut regretter beaucoup de choses. Le manque d’ambition malgré la victoire d’entrée contre la Hollande, ce but encaissé en fin de match contre le Portugal. Mais surtout une tactique trop défensive alors que les arguments d’attaque avaient largement de quoi répondre à ceux adverses. Dommage.

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LES NOTES

DANEMARK.Andersen (6.5): Le surprenant gardien d’Evian a encore été sérieux malgré les nombreuses mises à contribution. En voilà un qui devrait recevoir quelques coups de fil cet été…

.Jacobsen (4): Clairement ciblé par les attaques allemandes, son placement aléatoire ainsi que son manque de vitesse face aux flèches adverses lui ont rendu la tâche bien difficile.

.Kjaer (5): Un match tranquille pour le grand blond, Agger faisant tout le boulot à côté.

.Agger (6.5): Danni the dog a encore été saignant, dur sur l’homme et a bouffé Gomez dans le combat physique. Comme on l’aime.

.S.Poulsen (5.5): Une prestation comme toujours plutôt bonne grâce à ses montées digne de ses plus belles années comme ailier.

.Kvist (5): Match compliqué pour la sentinelle danoise qui a dû souvent courir derrière le maillot d’Ozil. Voire de Khedira. Et ça c’est moche.

.Zimling (5.5): Le chien de garde de la défense s’est beaucoup dépensé. Surtout pour rien.

.J.Poulsen (5): Aurait pu être le héros sur cette frappe en début de seconde période. Sera finalement celui qui ne regarde pas dans son dos que Bender a continué son effort pour marquer le second but allemand. Une carrière, ça tient vraiment à un fil.

.Eriksen (4.5): Trop neutre pour peser, le stratège de l’Ajax a traversé ce match comme la compétition, en fantôme. Et pourtant on voit qu’il a du talent sur quelques actions de grande classe mais absolument pas suffisant pour l’un des futurs grands d’Europe. C’est dans le dur qu’on se forge dit-on.

.Krohn-Dehli (5.5): Mine de rien, le mec marque le but de la gagne contre la Hollande, fait la passe déc’ lors du second contre le Portugal et marque encore hier soir. Alors si on ne le voit pas vraiment dans le jeu, il a au moins le mérite et le flair d’être là au bon moment.

.Bendtner (6): On se moque assez souvent de lui pour reconnaître quand le bougre est bon. Sur la lancée de son match contre le Portugal, le grand phare danois a encore posé des gros problèmes à la défense dans le jeu aérien et dos au but.

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ALLEMAGNE
.Neuer (5):
Cinq, note neutre comme son match.

.Bender (6): D’abord bien attaché à défendre, il s’est un peu plus laisser aller au fil de la partie, jusqu’à ce contre où il est au départ et à la conclusion.

.Hummels (5.5): Moins en vu que d’habitude, il s’est contenté ce coup-ci de bien défendre, en couvrant notamment les errements de son coéquipier.

.Badstuber (5): Mis à mal par Bendtner dans les airs, il a réussi à limiter la casse aussi bien que possible.

.Lahm (6): Bon, comme toujours.

.Khedira (7.5): Le meilleur allemand sur le terrain. Et, aussi surprenant que ça puisse paraître, notamment dans le jeu offensif. En pressant haut, il s’est permis d’apporter le surnombre très souvent, poussant parfois le vice jusqu’à remplacer Ozil à la mène. Grosse perf’.

.Schweinsteiger (5): Il n’a pas eu besoin de s’employer, Sami jouant pour deux au milieu. Un match tranquille donc.

.Müller (5.5): Le Müller frais de juin 2010 est bien loin aujourd’hui. S’il se démène et court toujours autant, ses approximations coûtent souvent chères dans le dernier geste.

.Podolski (6): Eteint jusque là, Lukas a profité du mauvais match de son homologue direct pour se montrer bien en jambes et ouvrir le score. Un retour au premier plan bien vu maintenant que les choses sérieuses commencent. Remplacé par Schurrle qui a apporté de la profondeur lors de son entrée.

.Ozil (7): Comme son partenaire à gauche, Mesut rentre petit à petit dans la compétition, retrouvant toute sa vista du Real Madrid. Tranchant, vif, intelligent et doté d’un oeil bionique pour faire des passes que personne ne voit, le meneur allemand a livré une prestation de tout premier ordre.

.Gomez (5): Bien cerné par Agger, Super Mario n’a pas eu l’occasion de se mettre en évidence. Ou alors que trop peu pour peser sur cette partie. Remplacé par Klose

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