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Vomir ou la soirée électorale de trop

Publié le 18 juin 2012 par Lecridupeuple @cridupeuple

Bon, ce lundi matin, je vais me laisser aller. Ne cherchez rien de constructif, aucune analyse… Rien, vous dis-je. Au bout de la séquence électorale englobant présidentielles et législatives, sans rien renier de ce que j’ai écris sur le sujet ici et encore ici, je vais me laisser aller. Si vous voulez mieux qu’un ressenti, je suis navré de ne pouvoir vous l’apporter. Cette soirée électorale était la soirée de trop.

Vomir ou la soirée électorale de trop

J’arrive au bout de mes capacités en la matière et, comme j’ai déjà eu l’occasion de le préciser, j’ai besoin d’exprimer mon amertume pour pouvoir passer à autre chose. Un autre chose qui m’attend dès mercredi puisque je participerai à l’assemblée générale du Parti de Gauche en Seine-Saint-Denis.

Hier soir, j’assistais comme bon nombre d’entre-vous à la soirée électorale consacrée au second tour des élections législatives. Les choses étaient pliées pour ma formation, le Front de Gauche. C’est donc sans aucun espoir que je me suis confronté à l’écran télé et aux boniments des commentateurs tarifés. Au demeurant, voilà une piste intéressante. Etre payé pour disserter sur la politique, voilà un job qui me plairait. En tous cas, j’avais le moral moyen. Le matin du dimanche, vu le score réalisé par la gauche là où je vote, je me suis permis de glisser un bulletin de vote Syriza dans l’urne. Daniel Vaillant a recueilli 72 % des suffrages. C’est pour bien parce que le score était prévisible que je me suis permis cette petite fantaisie.

Vomir ou la soirée électorale de trop

D’autres avaient le plaisir de voter dans des circonscriptions où un candidat Front de Gauche restait en lice au second tour. Les veinards ! J’aurais vraiment aimé voter à Saint-Denis, pour Braouezec. Même si son attitude est contraire à la ligne de la plupart des organisations membres du Front de Gauche, je me retrouve avec les camarades qui l’ont soutenu, dans une certaine forme d’acrimonie vis à vis de nos camarades du parti dit « sérieux ». Ils nous ont manqué de respect, ils nous insulté, ils se sont bien mal comportés alors que, sans nous, sans nos quatre millions de voix, leur candidat ne serait pas président à l’heure où nous parlons.

Ça c’est dit ! Mais tout de suite, je le redis : le PS et la droite, ce ne sont pas les mêmes choses. Et je refuse de me tromper d’ennemi même si ça me pique. Avec le PS, nous devons avoir une explication à la loyale, débattre fond contre fond. Et que les électeurs jugent. Durant cette séquence, nous l’avons menée cette confrontation. Avec le résultat que nous connaissons.

Y compris dans les quartiers populaires, les citoyens ont tranché : à l’intérieur de la gauche, le parti dit « sérieux » a été plus convaincant que nous, comme parti de gauche. Ca me fait un trou là où j’en avais déjà un mais le constat est là. Je ne me dédis pas, je trouve que le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour est plutôt un bon score. Mais pas suffisant pour que nous ayons eu mieux qu’une vague rose dans notre petite gueule de gentils éducateurs du peuple. La campagne vide sur le thème « donnons une majorité au président » a fonction né au-delà de toutes les espérances de Solférino. Comme je m’en doutais un peu aussi, quelques jours avant le premier tour.

Vomir ou la soirée électorale de trop

Je ne ferais pas le fanfaron, j’aurai adoré me tromper. Je ne suis pas aussi doué en maths qu’Arthur Fontel, mais je connais mon arithmétique électorale : il n’y avait pas besoin d’être issu de maths spé pour savoir que Jean-Pierre Brard pouvait être battu. Il l’a été sèchement. Et la défaite finale de Braouezec montre qu’il a eu raison de ne pas aller au second tour. Nous aurions eu l’humiliation en plus de la défaite. Vous allez me demander, peut être : “Alors, pourquoi tu ne l’as pas écrit ?”. Sur cet espace, qui est mien, il m’arrive parfois de laisser s’exprimer mon penchant pour la ligne politique de mon parti. Et d’oublier mes états d’âme pour tenter de vous filer la patate autant que de me donner, à moi, du courage et des raisons de me battre… Désolé, les ami-e-s, mais j’oscille entre deux tensions : la motivation et la prise de distance. Un équilibre jamais simple à tenir, qui explique, entre autres, certaines de mes raideurs dans nos discussions en commentaires.

Comme le scénario était écrit, j’ai tenté hier de collecter quelques petits plaisirs. Je m’en vais vous les faire partager. En Seine-Saint-Denis, deux des trois députés Droite populaire sortants sont battus, notamment Eric Raoult. Je l’ai appris ce matin, vu que j’ai décroché vers 22h15 hier soir, allant me replonger dans mon Rolo Diez : Vladimir Illitch contre les uniformes. Avant, j’avais eu le temps de savourer la défaite de Claude Guéant et de Nadine Morano. Toujours ça que les fachos n’auront pas. Et, cerise sur le gâteau, Jack Lang lui aussi ne nous empoussiérera plus les strapontins de l’Assemblée. Sa défaite, comme celle de la Royal, comme celle de certains de mes camarades malheureusement, semble montrer une envie forte de renouvellement du personnel politique.

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Je veux m’accrocher à ça pour expliquer, entre autres raisons, celle-ci n’étant pas forcément la meilleure, les bons scores de camarades et amis comme Ian Brossat, Corinne Morel-Darleux, Danielle Simonnet, Patricia Guilhot… Tiens, Patricia m’a aussi procuré un de ces petits plaisirs hier : c’est elle qui m’a appris que ma maman avait viré Louis Giscard d’Estaing. Non ! Ma maman ne se présentait pas, elle a juste voté. Et elle a voté juste, aux deux tours j’espère.

Je vous ai dit que je suis allé me coucher tôt, finalement. Il y a une raison à cela. Comme pas mal d’entre-nous, j’espérais - pas secrètement du tout - une victoire de Syriza en Grèce. Victoire qui aurait pu ouvrir un nouveau champ des possibles à l’échelle de l’Europe. Nos frères grecs ont gégna pas loin de 10 points par rapport à la précédente élection, il y a quelques semaines. Mais ça n’a pas été suffisant. Le chantage au chaos a été tel que la droite devance nos amis. La Nouvelle Démocratie va très certainement s’allier au PASOK pour gouverner en fonction des intérêts des banques et de l’Union européenne. Le peuple grec va devoir s’avaler le mémorandum en entier. Et nous, habitants de ce beau pays nommé France, on va certainement devoir s’avaler encore quelques jolies couleuvres austéritaires. Moi, j’ai une sainte horreur des serpents. A un point que vous ne pouvez pas même imaginer.

Allez… Mercredi assemblée générale PG du 93. Samedi, conseil national du Parti. Et vivement les vacances bordayl !!!

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Bonus vidéo : The Vines “Fuck The World”

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