C’est via le blog de Leiloona, que j’ai découvert cet atelier d’écriture “Une photo, quelques mots”. Le principe est simple, chaque mardi elle publie une photo et à partir de là il faut rédiger un texte s’en inspirant. Pas de genre ou de ton imposés. Il suffit de se laisser guider par ce que la photo fait ressortir en nous.
Kot²
Un pied devant l’autre. C’est tout ce qu’elle avait à faire. Rien de bien compliqué dans ce mécanisme que son corps maîtrisait depuis qu’elle avait un an. Pourtant ce matin, face à cette porte qui venait de s’ouvrir, ses jambes et son cerveau semblaient déconnectés.
Seul quelques centimètres la séparait du quai, mais son corps ne pouvait se résoudre à les franchir. Le message qu’elle tentait en vain d’envoyer à son cerveau était parasité par bon nombres d’autres pensées, par des suppositions se chamaillant la première place comme des enfants.
Si elle obéissait à cette nouvelle impulsion lui signifiant de rester dans ce train, sa journée prendrait une tournure tout à fait inattendue. Les conséquences en découlant le seraient tout autant.
Difficile d’imaginer ce que cette décision pourrait changer dans sa vie. Serait-ce les prémices d’un nouveau départ ? Est-ce que de belles surprises l’attendaient au détour de ce chemin ? L’excitation et la curiosité commençaient à prendre le dessus. Elle sentait des papillons s’ébattre dans son estomac. Son corps commençait à osciller vers l’arrière.
Avant même qu’elle n’ait pu oser réellement faire son choix, un homme l’a bouscula en sortant du train et la propulsa sur le quai. La sonnerie des portes du métro retentit et alors qu’elle se sentait prête à sauter à nouveau dedans pour filer droit vers cette aventure, les portes se refermèrent brutalement sous son nez.
Les bras ballants, elle aurait pu prendre ça comme un signe lui imposant de suivre la voie déjà tracée… Mais c’était trop tard. Ses espoirs, ses envies avaient pris le dessus. Même si sa tête voulait se montrer raisonnable, son corps et son coeur étaient déterminés. Ses pieds acceptèrent de bouger à nouveau quand les portes d’un nouveau métro s’ouvrirent devant elle.
Elle s’y installa et sans regret fila vers l’inconnu…